Premier CSE à la mode Blanquer : extraits de la déclaration du SE-Unsa

| popularité : 2%
Le premier Conseil supérieur de l’Éducation de la mandature s’est tenu jeudi 8 juin en présence du ministre. Le SE-Unsa a défendu sa vision d’une École qui garantit des conditions d’enseignement favorables aux plus fragiles et exprimé son souhait de voir l’École protégée des polémiques.

« Monsieur le Ministre,
Ce premier Conseil supérieur de l’Éducation de la mandature revêt forcément un caractère exceptionnel. Il ouvre un nouveau temps politique pour nos élèves, nos collègues et notre École. […]

A l’École que faisons-nous ou ne faisons-nous pas qui renforce le sentiment d’être laissés pour compte ? La préoccupation n’est pas nouvelle. Elle a même guidé l’engagement du SE-Unsa dans la Refondation. […]

Au SE-Unsa, nous ne disons pas que tout est parfait dans la nouvelle architecture dessinée par la Refondation. Nous disons qu’elle est à peine à l’œuvre, que les professionnels ne se la sont pas encore pleinement appropriée  et surtout qu’elle n’a pas encore eu le temps de porter ses fruits.

Des mesures examinées aujourd’hui sont la traduction directe du programme du président Macron. Elles sont donc légitimes. Elles veulent permettre aux acteurs locaux de choisir. Nous faisons des propositions pour qu’elles prévoient des garanties. Garantir, c’est le rôle de l’État. L’État doit garantir aux plus fragiles des conditions d’enseignement favorables. L’État doit garantir à tous les conditions de l’insertion sociale réussie. L’État doit garantir à la Nation les conditions de sa cohésion.

Pour être tout à fait explicites, nous sommes convaincus que 20% de matinées de classe en moins pour les élèves les plus jeunes est préjudiciable à ceux qui ont le plus besoin d’école.

Nous sommes également convaincus que les enseignements pratiques interdisciplinaires sont utiles à tous, et en particulier à ceux qui ne font pas, par eux-mêmes, les liens entre les disciplines entre-elles, entre les enseignements scolaires et le monde dans lequel ils vivent.

Nous sommes tout aussi convaincus que chacun a besoin, comme dans la vie, de savoir construire avec d’autres dans leurs diversités, dans la mixité. Enfin, nous sommes également convaincus que vivre la discrimination au quotidien, dans son établissement, construirait le ressentiment durable que l’on retrouvera dans les urnes. […]

Pour conclure, nous voulons que le « à chacun son choix »  ne se transforme pas en outil d’un  « chacun pour soi » dont les perdants sont toujours les mêmes avec de terribles conséquences démocratiques. 

Vous l’aurez compris Monsieur le Ministre, nous ne sommes pas défiants a priori, nous sommes vigilants.
Vous avez cité beaucoup de sujets pour lesquels nous partageons qu’ils sont importants. En revanche, nous ne sommes pas sûrs de partager les solutions. Nous sommes largement prêts au débat pour construire.
Mais nous avons aussi besoin de mettre l’École à l’abri des polémiques médiatiques qui l'abîment. Nous sommes prêts à partager la responsabilité du discours qui consolide la confiance de la Nation en son École.
Je vous remercie. »
 
Stéphane Crochet
Secrétaire général du SE-Unsa