2020, une rentrée sous le signe du numérique
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En lisant le dossier de rentrée du ministère pour la rentrée scolaire, on ne peut qu’être frappé par l’omniprésence du numérique. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Évidemment cela dépend de ce qui en sera réellement fait. Certaines annonces sont enthousiasmantes quand d’autres laissent perplexe quant à la réalité de leurs promesses ou à l’usage qui en sera fait. On sent en tout cas que le confinement et la gestion très chaotique de la « continuité pédagogique » par le ministère a fait remonter la préoccupation du numérique à l’école.
Voici un florilège non exhaustif de ce que nous avons repéré -avec l’indication des pages concernées- et les liens vers des informations complémentaires quand nous en avons trouvées :
- Le ministère annonce la constitution d’une équipe nationale d’intervention numérique rapide (p. 8) dotée de plusieurs milliers d’ordinateurs (dans les médias le ministre a précisé 2 000) qui pourra venir en appui aux services académiques afin de pourvoir aux besoins d’équipements temporaires d’élèves ou de personnels dont les écoles ou établissements seraient fermés. Il n’est pas précisé comment on peut la contacter pour faire remonter les besoins.
- On apprend que le service Ma classe à la maison du Cned sera réactivé, à la demande des rectorats, pour tout école, collège ou lycée concerné par une fermeture (p. 8). On ne sait pas si les contenus ont été revus et améliorés, par contre le site précise qu’il comportera toujours un service associé de classe virtuelle.
> Plus d’infos sur le site du Cned - L’agent conversationnel Jules du Cned est signalé pour le dispositif Devoirs faits à destination des collégiens (p. 15). On peut le découvrir ici et nous vous recommandons de le tester, éventuellement avec les élèves, pour bien en mesurer les limites…
- Le dispositif D’COL, lui aussi proposé par le Cned, qui permet aux élèves du cycle 3 de renforcer leurs compétences en mathématiques et en français va être généralisé à l’ensemble des élèves de CM2 et de 6e (p. 26). + d’infos
- Il est annoncé (p. 26) une recherche appliquée en cours sur six solutions s’appuyant sur des techniques d’intelligence artificielle destinées à assister les enseignants du cycle 2 afin de mieux accompagner leurs élèves dans leurs apprentissages du français et des mathématiques. Nous ignorons si cela ressemblera à Jules du Cned ou s’il s’agit de quelque chose de très différent, il devrait y avoir des expérimentations durant l’année scolaire.
- L’année à venir va voir la mise en chantier pour la voie professionnelle d’une bibliothèque numérique du chef-d’œuvre qui devrait être opérationnelle en janvier 2021 (p. 30).
- Le ministère accompagne le développement d’une solution numérique d’assistant vocal innovant au service de l’apprentissage de l’anglais à l’école élémentaire : Captain Kelly (p. 35). Article de Numerama
- Un test numérique de positionnement en anglais est annoncé pour juin 2021 pour tous les élèves de 3e. Il devrait reconnaître leur niveau de maîtrise sur l’échelle de niveau du CECRL pour des activités de compréhensions écrite et orale ainsi que de connaissances de lexique et de grammaire (p. 36).
- Pix, l’outil public gratuit et ouvert à tous pour développer et certifier les compétences numériques (p. 37) est généralisé cette année pour les collégiens et les lycéens. La certification des élèves de terminale (lycée général et technologique, lycée professionnel), de CAP et des étudiants en 2e année de STS et CPGE aura lieu du 4 janvier au 5 mars 2021 et celle des élèves de 3e du 8 mars au 12 mai 2021. Le site de Pix
- La généralisation d’Adage est annoncée. C’est une application numérique au service des projets artistiques et culturels portés par les professeurs (p. 43). Adage expliquée par l’Académie de Lyon
- Le dispositif Program’cours du Cned sera disponible pour l’ensemble des académies. Il propose une solution en ligne pour les remplacements de courte durée, inférieurs à 15 jours (p. 66).
- Durant l’année scolaire, le CSP s’intéressera à l’introduction du numérique dans les pratiques pédagogiques et dans la construction des savoirs (p. 71).
- Le programme Écoles numériques innovantes et ruralité se prolonge (p. 84).
- Enfin, les États généraux du numérique pour l’éducation (EGN) sont présentés comme étant une stratégie pour demain co-construite avec l’ensemble de la communauté éducative (p. 91 à 93). La plateforme des EGN
Certains sujets manquent cruellement dans ce dossier de rentrée, comme par exemple ce qui devrait être mis en place pour garantir le respect du RGPD dans l’Éducation nationale où l’information des personnels et la formation des cadres à ce sujet sont très insuffisantes. Rien non plus sur Santorin qui permet de corriger en ligne les copies d’examen et pose de nombreuses questions, ni sur les formations par et au numérique dont le besoin s’est pourtant cruellement fait sentir pour gérer la « continuité pédagogique ». On ne trouve également aucune mention de la prime d’équipement pour les personnels mais il doit être inutile de s’inquiéter puisqu’elle est « sur la table » !
Pour le SE-Unsa, le numérique doit être mis au service des apprentissages des élèves dans une réflexion globale et humaniste via des projets et des démarches qui ont du sens.
Le SE-Unsa rejette les tentatives visant à user du numérique dans des logiques de mécanisation et de standardisation des apprentissages niant la singularité de chacun, son parcours personnel, ses spécificités et la dimension sociale des apprentissages.
Le numérique doit par ailleurs être une aide au travail des personnels, sans toutefois envahir leur sphère privée et sans vouloir se substituer à eux dans une version dégradée.
Pour le SE-Unsa, le numérique doit être mis au service des apprentissages des élèves dans une réflexion globale et humaniste via des projets et des démarches qui ont du sens.
Le SE-Unsa rejette les tentatives visant à user du numérique dans des logiques de mécanisation et de standardisation des apprentissages niant la singularité de chacun, son parcours personnel, ses spécificités et la dimension sociale des apprentissages.
Le numérique doit par ailleurs être une aide au travail des personnels, sans toutefois envahir leur sphère privée et sans vouloir se substituer à eux dans une version dégradée.