Mathématiques en voie générale : des propositions inadaptées

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Le ministre fait deux propositions dans sa lettre aux membres du comité de suivi : l’organisation de la spécialité « mathématiques » en groupes de compétences en première à partir de l’année prochaine et l’obligation pour tous les lycées qui proposent la spécialité « mathématiques » en première de proposer l’option « mathématiques complémentaires » en terminale pour les élèves qui auraient besoin des mathématiques pour leurs études supérieures sans en faire le cœur de leur projet.
 
Le ministre part d’un diagnostic que nous ne partageons pas. Pour le ministre, le programme de spécialité de première n’est pas remis en cause et c’est l’hétérogénéité du niveau des élèves qui pose problème aux enseignants. Pour notre part, nous avons toujours dénoncé le programme en lui-même. Il est trop dense et peu adapté à la diversité des élèves ayant besoin des mathématiques. Il est, en fait, conçu pour des élèves de l’ancienne série S, c’est à dire pour des élèves ayant des besoins spécifiques pour la physique-chimie et qui ont l’ambition de poursuivre leurs études en CPGE scientifique. En annonçant l’organisation de la spécialité en groupe de compétences, le risque est grand de séparer les élèves se dirigeant vers les sciences dures et les autres. Autrement dit, on voit là le risque de reconstitution de séries qui ne diraient pas leurs noms. En fait, on constituerait des groupes de niveau par rapport à un programme adapté à une seule poursuite d’études. Ainsi, un ou plusieurs groupes « faibles » regrouperait les élèves qui abandonneront la spécialité en fin de première. C’est à la fois hypocrite et inacceptable.
 
Concernant l’option « mathématiques complémentaires » en terminale, le ministre n’annonce rien de vraiment nouveau. Ce qui est attendu par les équipes, c’est le financement de cette option et sur ce point, le ministre ne s’engage pas. L’option sera donc très vraisemblablement ouverte dans les lycées, mais, si elle n’est pas financée par les rectorats, elle s’ouvrira au détriment d’autres options (arts, LV3, LCA, maths expertes …), de l’accompagnement personnalisé ou de dédoublements. On sait bien dans les lycées généraux que les heures de marges ne sont pas suffisantes pour couvrir tous les besoins
 
Les difficultés rencontrées par les professeurs de mathématiques et leurs élèves étaient largement prévisibles au vu du programme proposé.
Le SE-Unsa regrette que ses alertes largement partagées n’aient pas été entendues plus tôt par l’inspection générale, le CSP ou la Dgesco. Il reste déterminé à faire bouger les lignes sur ce sujet.
 
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