Le SE-Unsa claque la porte du dernier CSE de l’année scolaire

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Face au grand écart entre le discours de la confiance et les pratiques autoritaires du ministre qui impose des modifications contestables des programmes école et collège pour la rentrée 2018,  le SE-Unsa a claqué la porte du Conseil supérieur de l'Éducation avec de nombreuses autres organisations.
 
 
De soi-disant ajustements et clarifications des programmes
 
Les soi-disant « ajustements et clarifications des programmes des cycles 2, 3, et 4 » qui se concentrent tout particulièrement sur le cycle 2 et l’Enseignement moral et civique vont bien au-delà de simples corrections dont l’objectif serait de rendre les programmes plus lisibles et plus accessibles à la fois aux professionnels et aux familles.
 
Il s’agit en fait d’imposer une vision de l’acte d’apprendre parfaitement idéologique dans le sens où elle ne tient pas compte de l’état de la science en la matière : en effet, il semblerait que la répétition d’exercices mécaniques et l’automatisation de tâches parcellaires doivent toujours précéder la réflexion sur ce que j’apprends, pourquoi et comment.
 
Le risque est grand d’entretenir les malentendus cognitifs chez les élèves et en particulier chez ceux qui ne trouvent pas dans leur milieu familial les opportunités de relier les apprentissages entre eux pour leur donner du sens.
 
Quant aux modifications apportées aux programmes d’EMC,  elles conduisent à en faire une « discipline scolaire » plutôt qu’un espace d’éducation dans lequel les élèves peuvent expérimenter et s’approprier les règles de la vie en société.  


Un mépris du travail des personnels
 
Au-delà du fond, que dire de la méthode et du calendrier, sinon qu’ils ne respectent pas les personnels chargés de mettre en œuvre les enseignements à l’école et au collège ?
 
Aucune consultation, aucune rencontre des représentants des personnels par le Conseil Supérieur des Programmes, des modifications qui seront publiées pendant l’été accompagnées de repères annuels totalement inconnus à ce jour, le tout devant s’appliquer à la rentrée. Les personnels sont écœurés  par tant de mépris de leur travail.
 
 
Une utilisation politique des programmes
 
Le SE-Unsa dénonce l’utilisation politique qui est faite de ces programmes. Après de nombreuses séquences médiatiques du ministre, c’est la présidente du CSP qui a repris le flambeau. Cette fois ce sont des informations fausses sur les contenus des programmes de grammaire qui ont été développées auprès de l’opinion pour justifier des modifications profondes au nom du « bon sens ».
 
« Le bon sens » est une notion bien peu scientifique mais un outil très politique. Si son invocation permet de consolider une côte de popularité ministérielle, elle est préjudiciable à l’école et à ses enseignants car elle mine la confiance des familles dans le travail de l’école.
 
 
Il y a un an, alors que notre pays venait de passer au bord du précipice nationaliste, nous avions demandé que le ministre s’engage pour une école durable, en la plaçant en dehors des enjeux politiciens de court terme. Aujourd’hui, au SE-Unsa, force est de constater que l’idéologie a pris le pas sur le pragmatisme annoncé…