La Maternelle, c’est essentiel !

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La maîtrise de la langue est une des priorités de l’école depuis de nombreuses années. Les élèves n’arrivent pas avec le même bagage langagier à l’école maternelle et c’est là une des premières sources des inégalités de réussite. Car pour entrer correctement dans l’écrit, la maîtrise de l’oral est primordiale. Pour progresser, il faut que la maternelle offre aux élèves et aux enseignants des conditions de travail adéquates. C’est encore loin d’être le cas.
 
La place de l’oral en maternelle demande une capacité d’écoute ainsi qu’une pédagogie adaptée. Pour ce faire, le SE-Unsa considère que les effectifs doivent être de 24 élèves par classe au maximum avec une limitation à 20 dans les territoires les plus en difficulté.
 
La première mission de l’enseignant sera de donner envie aux élèves de parler, de leur faire comprendre l’intérêt du langage oral : le plaisir de parler et de dire des choses à l’autre et de leur permettre de réfléchir ensemble, d’échanger, d’expliquer ce qu’ils ont compris, d’argumenter. Demander à un élève ce qu’il va faire lui permet d’anticiper ses actions. Lui demander après coup lui permet de revenir sur ce qu’il vient de faire. Toutes ces actions sont facilitées lorsque les effectifs le permettent, les enseignants peuvent ainsi mieux suivre les évolutions langagières de leurs élèves et leur apporter les aides adéquates.
 
La mise en place d’ateliers de langage donne l’occasion de travailler avec un groupe plus restreint mais la présence d’une Atsem par classe est nécessaire. Cette présence peut également permettre aux équipes de travailler avec deux Atsem dans une même classe à certains moments de la journée afin qu’il y ait le maximum d’interactions entre les élèves et les adultes. Les moments de lecture par l’adulte peuvent alors être multipliés et les échanges favorisés, certains élèves n’ayant pas la chance d’avoir une lecture d’album quotidienne à la maison. La maîtrise du langage, l’acquisition de vocabulaire et la compréhension d’écrits complexes s’en trouvent ainsi facilités.
 
C’est à la maternelle que les premières difficultés sont décelées. La présence d’un RASED complet est donc nécessaire afin qu’un accompagnement de qualité soit proposé aux élèves les plus fragiles.
 
La lutte contre les inégalités passe également par un renforcement de la scolarisation des élèves de moins de trois ans dans certains territoires défavorisés (dans des conditions qui permettent de répondre à leurs besoins spécifiques) ainsi qu’une prise en compte de leurs effectifs pour la préparation de la carte scolaire. Mais les postes dévolus au dédoublement des classes de CP et de CE1 ont mis un frein à la scolarisation des tout-petits.
 
Enfin, le lien avec les parents, surtout ceux qui sont les plus éloignés de l’école, passe par des rencontres apaisées avec les enseignants. Rencontres au cours desquelles les enseignants proposent une visualisation des progrès des élèves afin que les parents puissent correctement appréhender le parcours d’apprentissage de leur enfant.
 
 
L'avis du SE-Unsa
 
Pour le SE-Unsa, les spécificités de l’école maternelle nécessitent la mise en place d’une formation adaptée ainsi que des temps d’échanges de pratiques entre pairs. Ces temps doivent être accompagnés mais dégagés de toute pression hiérarchique.
 
Les annonces du ministre pour les grandes sections d’un dédoublement en REP et REP+ et des effectifs à 24 ailleurs pourraient constituer un vrai progrès. Pour cela, il faut que les créations de postes soient à la hauteur. Pas à l’ordre du jour dans le prochain budget, semble-t-il.