Évaluations nationales CP-CE1 2021 : tout ça pour ça…
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Les évaluations nationales CP-CE1 2021 présentent des résultats tout à fait comparables à ceux de 2019. Faut-il s’en satisfaire, comme le fait le ministre ? Pas tant que cela, quand on y regarde de plus près.
Pas de surprise, les compétences qui posent le plus de difficultés sont celles relatives à la compréhension que ce soit en français ou en mathématiques. En résolution de problèmes, les élèves sont en effet sous le seuil 2 à plus de 30 % en CP et à plus de 50 % en CE1.
L’exercice de positionnement sur la droite numérique, considéré comme non pertinent par respectivement 75 et 70 % des enseignants de CP et CE1, reste le moins bien réussi avec plus de 50 % d’élèves sous le seuil 2 en CP et plus de 40 % des élèves sous ce même seuil en CE1.
Dans l’ensemble, les résultats ne subissent pas de grandes évolutions si on les compare à ceux que les élèves avaient eus à la rentrée 2019. Lorsque l’on observe les résultats par zone d’enseignement, on se rend compte que les écarts entre public hors éducation prioritaire (EP) et éducation prioritaire ne diminuent pas.
En français, ces écarts sont toujours supérieurs à 10 points et peuvent aller jusqu’à près de 27 points pour la compétence comprendre des mots lus en CP. En CE1, pour la même compétence, les écarts sont à plus de 25 points.
En mathématiques, les écarts sont un peu moins importants mais ils sont malgré tout de 19,7 points en CP et de 17,4 points en CE1 entre le public hors EP et l’EP en résolution de problèmes. Pour cette compétence, le pourcentage d’élèves étant au-dessus du seuil 2 pour les CP et les CE1 en Rep+ sont respectivement de 45,1 % et 28,9 %.
L’avis du SE-Unsa
À la vue de ces résultats, on peut avancer que les effets du dédoublement des classes en cycle 2 restent timides. Plus globalement, on peut interroger l’impact des mesures prises par ce ministre. La focalisation sur les apprentissages « de base » peut se faire au détriment du travail sur des compétences plus complexes. Les résultats présentés demandent donc la plus grande humilité de la part du ministère.
La communication du ministre tourne autour de l’idée que les impacts de la crise sanitaire, visibles l’an dernier, sont dépassés. Il faut rappeler que les élèves testés ne sont pas les mêmes et qu’il est donc impossible d’en tirer des conclusions sur le parcours des élèves actuellement en CE2. De plus, le ministère fait mine d’ignorer à nouveau que toute nouvelle évaluation standardisée est accompagnée de progrès dans les résultats les premières années, le temps que l’enseignement délivré s’adapte à ce qui est évalué. Quant au fait que les élèves apprennent mieux quand ils fréquentent l’école que lorsqu’ils sont confinés chez eux, ce n’est pas une nouvelle !
En conclusion, il faut rappeler que la majorité des enseignants continue de trouver ces évaluations inutiles. La communication du ministère à leur sujet ne va pas leur permettre de les approuver davantage. La compréhension reste le parent pauvre de la politique ministérielle et les enfants issus des milieux défavorisés sont les premiers à en faire les frais.