Voie technologique : le SE-Unsa reçu par l’Inspection générale
L’Inspection générale rédige en effet un rapport sur ce sujet quelques années après la mise en place de réformes importantes. Elle s’appuie sur des rencontres avec des partenaires sociaux et des enquêtes qu’elle mène sur la France entière. Le rapport, prévu pour la fin de l’année scolaire sera complémentaire des travaux de la Dgesco sur le bilan des réformes des lycées. A priori, il n’y a pas de projet particulier de réforme des réformes.
Pour le SE-Unsa, il faut distinguer les séries tertiaires (STMG) des séries industrielles (STI2D).
Dans la série STMG, la réforme de 2012 a reçu un accueil plutôt positif. L’objectif d’une meilleure insertion des lycéens dans l’enseignement supérieur est largement partagé. Le gros problème de cette série est celui des effectifs lourds des classes de premières et terminales. Il est aggravé par le fait que l’on y accueille souvent des élèves qui n‘ont pas choisi cette orientation.
Pour la série industrielle, la réforme de 2011 était attendue et sans doute nécessaire puisque la baisse des effectifs menaçait à terme son existence même. Paradoxalement, alors que cette réforme était annoncée depuis plusieurs années, les collègues n’ont pas été formés par anticipation. La formation mise en place au dernier moment (en 2010 pour une mise en œuvre en 2011) a été inégale selon les académies. Il y a donc eu légitimement de fortes résistances et des personnels en grande souffrance.
Le SE-Unsa s’était d’ailleurs exprimé contre cette réforme en conseil supérieur de l’Education du fait du manque d’anticipation du ministère en matière d’accompagnement RH. En 2016, la réforme est en place les collègues se déclarent maintenant plutôt satisfaits de ce qu’on leur demande de faire. En particulier, la pédagogie de projet est pertinente. De même, l’enseignement de LV-techno est intéressant.
Même si les effectifs remontent dans la série STI2D depuis 2011, cette série ne fait pas encore le plein. En particulier, la spécialité « Energie-Environnement » semble délaissée. L’information sur les contenus de formation de cette spécialité passe peut-être mal… ? Le SE-Unsa a rappelé qu’il y a un problème de répartition des enseignements d’exploration de type « STI » en seconde. Les enseignements d’exploration SI, CIT, ICN devraient être plus systématiquement proposés en lycée général.
Par ailleurs, le SE-Unsa souhaitant valoriser les enseignements technologiques, il avait fait la proposition d’un enseignement d’exploration technologique obligatoire pour tous les élèves. Cette proposition n’a pas été retenue dans la réforme.
Le SE-Unsa a profité de cette rencontre pour répéter que la séparation voie générale/voie techno devenait désuète puisque les élèves qui y entrent, sont tous destinés à faire des études post-bac. Il a rappelé qu’il milite pour un lycée plus modulaire qui améliorerait la fluidité des parcours dans le cadre d’un cursus bac - 3/bac + 3 à construire.
L’Inspecteur général nous a ensuite demandé comment amener les élèves à mieux conceptualiser en enseignement général (cas des mathématiques et de la physique). Ceci semble être un reproche récurrent formulé aux étudiants issus de ces filières par les enseignants du supérieur. Pour le SE-Unsa, cela passe peut-être par un accrochage encore plus fort des programmes de ces disciplines aux enseignements technologiques. Pourquoi ne pas inclure ces matières explicitement dans les projets des élèves ? Il faut dire que le travail collaboratif des enseignants entre eux, qui existe de manière plus ou moins informelle, n’est pas toujours valorisé. Il est aussi vraisemblable que la formation des enseignants de mathématiques ou de sciences physiques pourrait contenir des modules technologiques.
L’IG relève que les élèves des séries technologiques ont des difficultés avec le travail personnel et les devoirs à la maison… Pour le SE-Unsa, le volet « tutorat » de la réforme des lycées n’a pas été mis en œuvre partout. Il serait peut-être nécessaire de le relancer.
Pour terminer, le SE-Unsa relève un point qui montre peut-être comment l’institution « Éducation nationale » considère la voie technologique : l’Éducation morale et civique est prévue en STI2D depuis cette année avec un programme mais sans horaire dédié. Va-t-elle être enseignée ? On peut en douter.