L’échec au bac crée aussi du décrochage
Cette moyenne recouvre en fait des situations très différentes selon les filières puisque si 70 % des recalés (82 % des collés au bac S) de la filière générale et technologique se réinscrivent l’année suivante, seulement 30 % des recalés au bac pro retentent leur chance. Le taux de réinscription tombe même à 18 % au bac pro « structures métalliques ».
Par ailleurs, d’autres facteurs que la filière expliquent le décrochage post terminale :
- L’âge des candidats est déterminant. Dans les filières générales et technologiques, si 84 % des lycéens qui n’ont jamais redoublé retentent leur chance, seulement 47 % de ceux qui ont redoublé deux fois le font.
- Le mode de scolarisation joue aussi. Par exemple, les jeunes candidats au bac pro issus de l’apprentissage ne sont que 15 % à se réinscrire l’année suivante.
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Bien évidemment ces chiffres ne sont pas homogènes sur tout le territoire. 64 % seulement des recalés se réinscrivent à Limoges, 76 % à Reims par exemple.
On sait que les jeunes sans diplôme ont de fortes difficultés à accéder au monde du travail dans notre pays où le taux de chômage des moins de 25 ans atteint 25 %. Cette étude met donc le doigt sur une question grave et vraisemblablement sous estimée. Son traitement passe par des « changements culturels » dans l’organisation du bac.
En offrant la possibilité de se réinscrire dans son établissement d’origine et en ouvrant la possibilité de conserver leurs notes supérieures ou égales à 10, comme le prévoit un décret examiné en CSE le 2 juillet 2015 (publié au BO du 29 octobre 2015), le ministère a déjà commencé à traiter le problème. Il faudra sans doute aller plus loin.
Pourquoi ne pas autoriser certains recalés à continuer leurs études sous réserve de valider leurs compétences manquantes dans l’année suivant leur terminale ? Le cursus bac - 3/bac + 3 y trouverait tout son sens.