Violences sexuelles : l’éducation contre le monde du silence

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L'onde de choc générée par les accusations d'agressions sexuelles du producteur Harvey Weinstein secoue le monde du cinéma. L’une après l’autre, les digues d’une parole trop longtemps contenue cèdent.
 
« On savait qu'il y avait un problème, mais c'était sa vie privée... »

Voilà, en substance ce que disent les entourages des « Harvey Weinstein » quand la parole se libère, quand les victimes osent désigner ceux qu'il faut bien appeler des agresseurs sexuels ou des violeurs.

Cette omerta est liée au poids des stéréotypes sexistes qui inondent nos ondes, s'exhibent sur nos écrans et imprègnent nos vies quotidiennes. Ils colportent insidieusement, parfois même ouvertement, l'idée que la femme est une proie.

Les comportements sexistes traversent toute la société : imiter la poule quand une députée s'exprime dans l'hémicycle, disserter sur la tenue vestimentaire de l'épouse du Président de la République, signifier aux femmes qu'elles doivent se vêtir de tenues « pudiques », siffler une femme ou une fille dans la rue, poser ses mains sur elle ou la coller dans le métro, harceler par des invitations répétées sur les réseaux sociaux, et toujours dénigrer, insulter, violenter.

Le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes estime que chaque année, en moyenne, 84 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de viols ou de tentatives, précisant « qu'il s'agit d'une estimation minimale ».

Ces plaies quotidiennes entament le deuxième principe de notre devise républicaine.
 
Face à cela, l'école de la République ne doit pas être un simple espace de transmission des « fondamentaux ».
 
Ainsi, le Ministre de l’Education Nationale fait fausse route quand il déclare à BFM le 16 octobre 2017, que « l'écriture inclusive n'est pas une bonne idée » , sans comprendre que cette initiative est un premier pas pour éviter les stéréotypes de genre dans la langue et les images des manuels scolaires.
 
Pour le SE-Unsa, l'école Laïque est le creuset où se forge la citoyenneté : cela passe par l'apprentissage de l'égalité entre les filles et les garçons.
 
Le SE-Unsa regrette que le programme « ABCD de l'égalité » visant à éduquer à l'égalité entre les filles et les garçons ait été abandonné en rase campagne en 2014, sous la pression de groupuscules obscurantistes, au nom d'une vision traditionnelle de la société, prônant la loi du plus fort.
 
Les discriminations qui minent notre société ne se réduiront pas à coup de divisions euclidiennes et de pluriel des noms composés. Il faut s'attaquer vigoureusement au sexisme.
 
Autrement nous ne finirons pas d'entendre : « On savait qu'il y avait un problème, mais c'était sa vie privée... »