Présidentielle 2017 : l’impérieuse nécessité d’analyser la montée du populisme
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Le deuxième tour de l’élection présidentielle a livré son résultat. La candidate de l’extrême droite a été éliminée. C’est un soulagement pour tous les républicains. Il n’en demeure pas moins que la progression du Front national doit être prise très au sérieux.
En effet, avec environ 35% des voix, Marine Le Pen a doublé le score que son père avait réalisé il y a quinze ans. C’est encore une importante étape franchie par le Front national dans son cheminement vers le pouvoir.
Le nationalisme progresse dans l’Union européenne et dans le Monde. La France a une nouvelle chance, peut-être une dernière chance, d'inverser cette tendance. L’ensemble des politiques, dont tous les acteurs de la vie de la cité parmi lesquels le monde associatif et les organisations syndicales, ont à analyser les raisons de la progression du vote populiste. Elles peuvent résider dans les très graves difficultés économiques mais cela ne suffit pas à expliquer complètement la motivation de ces millions d’électeurs. Au-delà de la désespérance, du sentiment d’oubli et de déclassement, le ressentiment et la crainte à l’égard de la diversité des cultures et de leur interaction dans notre pays semblent aussi être un ressort puissant. C’est peut être le constat le plus difficile à regarder en face mais il est urgent de se livrer à un travail de fond pour dépasser les peurs silencieuses et tirer collectivement toutes les richesses de notre modèle ouvert et solidaire.
Emmanuel Macron sera donc le nouveau président de la République. C’est une immense responsabilité qui lui incombe car la cohésion sociale de notre pays est plus que jamais fissurée. Il lui revient désormais de tout faire pour que les citoyens retrouvent la confiance en leur Nation comme en eux-mêmes.
Stéphane Crochet
Secrétaire général du SE-Unsa