Loi pour une École de la confiance : hétéroclite en apparence

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À son arrivée rue de Grenelle, il avait déclaré qu’il n’y aurait pas de loi Blanquer. Pourtant, dix-sept mois plus tard et sans débat avec la communauté éducative, le ministre présente un projet de loi dont l’intitulé même, est une forme de signature : Loi pour une École de la confiance. Confiance ? Cette loi, dans la méthode et sur le fond, ne peut que la fragiliser un peu plus.


C’est un texte de vingt-deux articles qui a été découvert par les représentants de la communauté éducative, seulement huit jours avant son passage devant le Conseil supérieur de l’Éducation et le Comité technique ministériel des 15 et 17 octobre.

Initialement justifié par la décision présidentielle d’abaisser à 3 ans l’âge de l’instruction obligatoire, le projet de loi comporte une dizaine d’autres sujets offrant une apparence hétéroclite. Pourtant, si tous ne sont ni de même nature, ni de même portée, plusieurs d’entre eux contribuent bien à un projet de transformation de l’École :

L’École de la confiance ferait son entrée dans le code de l’éducation avec l’article premier de cette loi. La définition de la communauté éducative serait complétée par un nouvel alinéa construisant « le lien de confiance » par « l’engagement et l’exemplarité » des personnels impliquant alors « le respect des élèves et de leurs familles ».

Ni dans cette définition, ni dans la méthode ministérielle, le SE-Unsa ne reconnaît la confiance qui fait désormais terriblement défaut pour les personnels qui n’en peuvent plus de voir l’École ballotée au gré des alternances politiques.