De l’Espé à l’INSP : glissement inquiétant
Dans une école, on se forme, on expérimente en fonction des contextes, on évolue ; dans un institut, on suit des règles, des « méthodes pédagogiques efficaces », on fonctionne.
Et quant est-il du « é » de Éducation ? N’y a t-il que les seuls enseignants ? Quid des nombreux métiers qui composent une équipe éducative ? N’y a t-il que « des savoirs disciplinaires fondamentaux » à transmettre ? Quid des formations communes pour apprendre à apprendre les valeurs partagées, la République, la laïcité, l’égalité femme homme, l’inclusion et pour que tous les professionnels de l’éducation apprennent à travailler ensemble? Sans parler des professionnels de l’éducation populaire qu’il faudrait également accueillir dans les Espé…
Pour mettre tout le monde en bon ordre de marche et sous prétexte de s’assurer que « tous les professeurs bénéficient d’une formation de qualité égale », les directeurs des ces instituts seront dorénavant nommés, après audition devant un comité composé du recteur et du président de l’université, par les deux ministres de l’Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.
Tout est mené à la baguette, de la nomination du directeur au référentiel de formation, c’est à dire « un modèle de formation » décidé pour tous par le ministre. Or, la formation doit être progressive et respecter les parcours et les besoins de chacune et chacun, la formation ce n’est pas appliquer les méthodes imposées par l’institution. Non, il n’y a pas de levier unique pour améliorer la formation des personnels.
Le SE-Unsa refuse ce formatage. Ce serait nier que nos métiers s’apprennent tout au long de la vie, c’est ignorer que les compétences s’acquièrent sur des temps longs avec des parcours adaptés.
Imposer, ce n’est pas créer l’École de la confiance.
Ce nouveau changement ne peut que brouiller le repérage des Espé, déstabiliser un peu plus la formation et nuire à l’attractivité des métiers de l’éducation.