Le ministre veut « muscler le bac »… Oui, mais encore ?

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Interrogé lundi 22 mai sur ses projets, le nouveau ministre de l’Éducation nationale a dit qu’il souhaitait « muscler le bac ». On peut penser que le ministre a utilisé cet élément de langage pour rassurer les tenants de la baisse de niveau mais au-delà de la technique de communication, qu’a-t-il bien pu vouloir dire ?
 
Dans la même interview, il insiste sur le fait qu’il est très attaché à cet examen qu’il décrit comme « la dernière institution nationale » restant depuis la suppression du service militaire en 1997 (sic !). Comme personne ne réclame sérieusement la suppression du bac il est plutôt bienvenu que le ministre veuille le conserver.

Il s’agit donc de maintenir le bac mais un bac « moins épais » en concentrant les épreuves terminales sur quelques disciplines (3 ? 4 ? 5 ?). Au passage, le ministre ne dit pas comment seront évaluées les autres disciplines. Par contrôle continu ? Par contrôle en cours de formation ? Le sujet est sans doute politiquement trop sensible pour en parler déjà.
 
Le programme du candidat Macron annonçait clairement vouloir réduire le coût du bac qui représente selon lui 0,5 % du montant de la scolarité d’un lycéen. L’entrée par la maitrise des coûts n’est pas la meilleure façon d’aborder une question éducative… Il serait plus intéressant de réfléchir aux compétences vraiment indispensables et aux formats d’épreuves les mieux adaptés pour les évaluer.
 
Le SE-Unsa est prêt à discuter du bac et de la réduction du nombre d’épreuves terminales. Néanmoins, tout changement du bac doit être envisagé avec une réforme plus globale des voies générale et technologique. Il est temps de repenser les séries actuelles et de lutter enfin sérieusement contre leur hiérarchie implicite.

Il est temps d’atténuer la césure existant entre la voie générale et la voie technologique. Il est temps de retravailler sur les programmes pour qu’ils préparent mieux les lycéens à l’enseignement supérieur. Il est temps d’imaginer des parcours cohérents de la seconde à la licence avec en fin de terminale un bac qui atteste des compétences acquises et nécessaires pour poursuivre au-delà.
 
Pour conclure, un bac avec moins d’épreuves terminales, pourquoi pas ! Mais ce changement doit s’accompagner d’une réforme du lycée, et plus largement du bac-3 / bac +3, beaucoup plus ambitieuse.