Laïcité : l’Observatoire plaide pour la pédagogie et la fermeté

| popularité : 2%

Pédagogie et fermeté, tels sont les maîtres mots de l’Observatoire de laïcité dans un rapport de 400 pages rendu le 9 juin 2016, le dernier publié avant la Présidentielle.

Si l’Observatoire se veut optimiste (comme d’habitude diront certains), estimant que les atteintes directes au principe de laïcité « ne semblent pas en augmentation » par rapport à l’année dernière, Jean-Louis Bianco nous met cependant en garde : « Ne faisons pas de la laïcité ce qu’elle n’est pas (…) La laïcité ne peut pas répondre à tous les maux de la société, qu’il s’agisse de la ghettoïsation de certains quartiers ou de la perte de repères et de confiance dans l’avenir ».

Constatant « un décalage entre la réalité qui nous revient du terrain, des enquêtes, et l’image qu’une partie du système médiatique donne » des problèmes liés à la laïcité, l’Observatoire refuse pour autant d’être taxé de laxisme. « Il faut appliquer la loi avec fermeté, parce que nous avons besoin de barrières par rapport aux pressions communautaires, mais aussi avec sérénité parce que nous pouvons discuter calmement de laïcité ».

La nouveauté de ce rapport est le large panorama social dépeint par les auditions très variées auxquelles a procédé l’Observatoire, dont celle du CNAL.

Ainsi le bureau central des cultes du Ministère de l’Intérieur relève que « les phénomènes de repli identitaire et de communautarisme touchent essentiellement les quartiers de la politique de la ville » ; mais aussi que « des situations conflictuelles sont recensées au sein des clubs sportifs, associations de quartier, centres de loisirs. Elles concernent notamment les interdits alimentaires, les fêtes religieuses, les temps de prière ». D’autres services de l’Etat rapportent également « le cas d’hommes refusant de serrer la main d’une femme, des difficultés de plus en plus grandes quant à la mise en œuvre de la mixité filles-garçons dans les activités éducatives proposées aux jeunes ». Mais, selon l’Observatoire, « ces manifestations sont cependant signalées comme difficiles à quantifier et a priori marginales. »

Le rapport met également en valeur de nombreuses initiatives de formation organisées sur la laïcité et la gestion du fait religieux partout en France, à destination des simples citoyens, des responsables d’entreprise comme des agents de l’Etat.

De son côté, le SE-Unsa, qui avait fait de 2015 son « Année de la laïcité », continue son travail de pédagogie de la laïcité à destination de ses adhérents et de ses militants.