Évaluations nationales, une routine inutile pour les enseignants

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Comme chaque année, les évaluations nationales reviennent dans les classes de CP, CE1, 6e et seconde. Toujours aussi peu utiles aux enseignants, elles ne servent qu’au pilotage par les cadres intermédiaires et à la communication ministérielle qui leur fait dire souvent ce qu’elles ne disent pas. 
 
 
Une forme de résignation a atteint les enseignants chargés de faire passer les évaluations nationales. Ils se désolent du temps perdu pour les apprentissages et constatent qu’ils ne tirent quasiment aucune information nouvelle sur leurs élèves par le biais de ces évaluations. Si au moins la technostructure reconnaissait qu’elles ne sont utiles qu’au pilotage par les cadres… Mais non, elle persiste dans ses affirmations que les évaluations sont précieuses pour les enseignants dans leurs classes et propose des remédiations tellement simplistes que c’en est désarmant.
 
Que peut-on faire des résultats au niveau d’une classe, d’une école ou d’un établissement ? Même pas des comparaisons d’une année sur l’autre car les cohortes ne sont pas assez nombreuses pour en tirer des conclusions fiables. Même l’Inspection générale suggérait d’au moins supprimer les évaluations dans le second degré, tant elles sont déconnectées des pratiques et des attendus des programmes. C’est dire !
Mais notre ministre a ses marottes, et de longue date. Souvenez-vous des évaluations nationales lorsqu’il était Dgesco… Tout savoir des résultats des élèves de France dans les enseignements fondamentaux et visualiser l’impact des décisions prises Rue de Grenelle : illusion de pouvoir, rêve de toute-puissance… Et quand les chiffres sont moins favorables qu’il ne le souhaiterait, pas d’hésitation, manipulons-les et tirons des conclusions hasardeuses que jamais la Depp ne s’autoriserait à corroborer. 
 
 
Le SE-Unsa dénonce le détournement des résultats des évaluations nationales à des fins de communication politique et le non-respect de leurs objectifs initiaux. L’évaluation des performances du système éducatif doit se faire par des évaluations sur échantillon. 
 
Il revendique l’accès à des banques d’outils d’évaluation dans lesquels les enseignants peuvent choisir ceux qui sont utiles à l’organisation de leur enseignement. Pour le SE-Unsa, la mise en œuvre de l’évaluation ne doit pas se faire au détriment des temps consacrés aux apprentissages. La première source d’évaluation doit rester l’observation des élèves au travail.