Enseignement du fait religieux en primaire : beaucoup de bruit pour rien
Un récent rapport sénatorial a ravivé des débats qu’on croyait dépassés sur l’enseignement du fait religieux à l’école. Au détour d’un rapport sur la lutte contre les discriminations, les sénateurs Esther Benbassa et Jean-René Lecerf préconisent de renforcer l’enseignement du fait religieux à l’école primaire. La belle affaire !
Dans les programmes scolaires de 2008, le fait religieux est déjà évoqué à plusieurs reprises (en CE2, CM1, CM2). Le chapitre sur la « culture humaniste » mentionne l’ouverture d’esprit des élèves « à la diversité et à l’évolution des civilisations, des sociétés, des territoires, des faits religieux et des arts ». De même en histoire, le Moyen Âge est l’occasion d’aborder « le rôle de l’Église », « les Croisades » ou « la découverte d’une autre civilisation, l’islam ».
Il n’est bien évidemment pas question d’instruction religieuse, mais d’un enseignement du fait religieux, c’est-à-dire de la place des religions dans l’histoire, l’histoire de l’art, la philosophie, la littérature, les sciences … Il s’agit avant tout de s’approprier un patrimoine culturel et de développer une culture humaniste chez les élèves. Il s’agit aussi d’apprendre à mieux connaître l’autre, au-delà des fantasmes et des peurs, pour créer les conditions du vivre-ensemble. Il s'agit simplement de répondre aux questions que se posent les élèves, sans tabou, ni dogme.
De nombreux enseignants s’y emploient quotidiennement dans le cadre de l’école publique, en toute laïcité, avec un vocabulaire et une pédagogie adaptée.