Enfants soldats, enfance brisée
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Aujourd’hui, entre 250 000 et 300 000 enfants combattent dans le monde. Ces enfants soldats existent principalement en Afrique et en Asie mais on en trouve également en Amérique du Sud ou en Europe. Leur recrutement commence dès l’âge de 10 ans. De nombreux pays luttent contre cette exploitation de la jeunesse et les dégâts psychologiques qu’elle engendre.
Le 12 février 2007, la conférence de Paris a acté la libération des enfants de la guerre. 110 États dont la France ont depuis endossé les engagements et principes adoptés lors de cette conférence. Le 12 février est désormais la journée internationale des enfants soldats.
Les enfants et la guerre
La guerre viole bon nombre de leurs droits : le droit à la vie, le droit de grandir au sein de sa famille et de sa communauté, le droit à la santé, le droit à l’épanouissement et le droit d’être protégé.
La commission internationale des droits de l’enfant affirme que « les enfants ont le droit de grandir dans un cadre qui leur garantisse la protection. » Ainsi chaque enfant a le droit de grandir dans un environnement qui le protège de la maltraitance et de l’exploitation. Chaque enfant a également le droit de ne pas faire la guerre, ni de la subir.
Un enfant-soldat est un être humain âgé de moins de 18 ans, recruté par une armée ou participant simplement à un conflit armé. Il ne porte pas nécessairement un uniforme et une arme : il peut être recruté dans un groupe armé en tant que cuisinier, porteur, gardien, espion, messager, garde du corps, esclave sexuel, « détecteur » de mines…
Certains sont recrutés de force ou enlevés, d’autres s’enrôlent pour fuir la pauvreté, la maltraitance et la discrimination, ou pour se venger des auteurs d’actes de violence commis à leur encontre ou contre leur famille.
D’après l’Unicef, plus de 230 millions d’enfants (soit près d’un enfant sur 10 dans le monde) vivent dans des pays ou des zones qui connaissent des conflits armés. 125 millions d’entre eux sont directement affectés par les combats dans le monde. Plus de deux millions d’enfants ont été tués dans des guerres ou des conflits armés lors des dix dernières années.
Conflit russo-ukrainien
Les enfants soldats existent également en Europe. La jeunesse russe, âgée de 7 à 25 ans, qui n’a connu que Vladimir Poutine pour président a été façonnée à son image via des clubs patriotiques où le maniement des armes se mêle à un discours de haine envers l’occident. Ils forment l’armée des jeunes (Younarmia) qui définit ainsi ses objectifs : « Éduquer la jeunesse à partir de 8 ans dans un esprit patriotique, leur enseigner l’héritage militaire de la patrie, développer leur esprit collectiviste et les principes moraux propres au peuple russe, motiver et préparer les jeunes gens à effectuer leur service militaire. » Créée en 2016, Younarmia comptait déjà 500 000 enfants dans ses rangs en 2019. Disparus depuis 1990, des cours de préparation militaire seraient remis en place à la rentrée 2023 dans des classes d’âges équivalentes à notre collège.
En Ukraine, le conflit au Donbass a laissé de nombreux jeunes grandir avec des traumatismes. Actuellement, ils « jouent » à la guerre en collectant des fonds pour l’armée avant d’avoir l’âge de s’y engager. Dans le même temps, et ce depuis 2014, le camp d’été patriotique militaire des Azovets accueille près de 300 enfants par sessions de 12 jours durant lesquels ils ont des cours d’auto-défense, des parcours du combattant, des montages et démontages de Kalachnikov...
L’avis du SE-Unsa
Le SE-Unsa considère que le droit à l’éducation doit être respecté sur l’ensemble de la planète. Les enfants ne peuvent plus être utilisés par des adultes peu scrupuleux et tout doit être mis en œuvre pour les protéger. La solidarité internationale doit être un principe essentiel leur permettant de grandir et de s’émanciper dans les meilleures conditions possibles, et ce, quel que soit leur lieu de
naissance.