Climat scolaire : une enquête c’est bien, du concret c’est mieux !
Quand la montagne accouche d’une souris
Un 14e plan « violences » avait été annoncé par le ministre fin octobre, mais il reprend essentiellement des mesures déjà existantes. En revanche, une enquête de « victimation » était prévue pour mieux connaître les situations de violence perçues par les personnels, et notamment par les enseignants.
Le SE-Unsa, consulté pour l’élaboration de cette enquête, a proposé d’étudier plus largement les conditions de travail des enseignants :
- En quoi se sentent-ils empêchés pour mener à bien leur travail ?
- Se sentent-ils épaulés face aux situations de violence ?
- Peuvent-ils faire cours sereinement ?
- Connaissent-ils les instances et les ressources dont ils peuvent disposer en termes de conditions de travail ?
Une enquête nécessaire, qui doit être élargie au premier degré
Le SE-Unsa est satisfait de la mise en œuvre de cette enquête et invite les enseignants consultés à se saisir de ce levier. Alors qu’on ne disposait que d’enquêtes de victimation « élèves » et de l’enquête « SIVIS » qui relève les incidents déclarés par les chefs d’établissement, cette enquête « climat scolaire » auprès des personnels donnera des indications plus fiables sur le vécu des enseignants.
Pour le SE-Unsa, ce travail ne doit pas être limité au second degré, et doit être élargi aux personnels du premier degré qui sont tout autant confrontés à des situations de violence et à une dégradation des conditions de travail.
Les revendications du SE-Unsa
Le SE-Unsa réclame la publication des résultats obtenus, et la mise en œuvre rapide de mesures visant à améliorer les conditions de travail des enseignants, et plus largement le climat scolaire dans les établissements. Le SE-Unsa revendique notamment :
- une formation pédagogique des enseignants, notamment pour mieux comprendre la psychologie des enfants et des adolescents ;
- un dispositif de protection et d’appui, bienveillant, pour les personnels mis en difficulté au sein des établissements ;
- une enquête annuelle de climat scolaire dans chaque établissement impliquant tous les acteurs concernés et toutes les dimensions du travail et de la vie à l’École ;
- le développement d’une médecine de prévention et de visites médicales régulières dans l’Éducation nationale ;
- la généralisation des dispositifs d’accompagnement (de type « sas de décompression ») pour les élèves perturbateurs, au sein des établissements, avec une approche plus préventive que curative ;
- la rénovation du bâti scolaire, pour le rendre moins anxiogène et améliorer les conditions de vie des personnels et des usagers, notamment à travers des lieux partagés.