Record de chaleur pulvérisé en 2022, et demain ?

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L’année 2022 a été la plus chaude en France, et de loin ! Un bond de 0,4 degré a été enregistré par rapport à 2020. Pourtant, cette année exceptionnelle pourrait devenir la norme dans un avenir proche.
 
 
Qui aurait pu prédire la crise climatique ? 
 
Les années 2018, 2020 et 2022 sont désormais celles qui ont connu les températures les plus élevées depuis que celles-ci sont mesurées. Désormais, chacun comprend l’expression dôme de chaleur puisque la saison des canicules s’étend de juin à septembre. Ces températures extrêmes sont maintenant connues de régions jusqu’ici épargnées, comme la Normandie ou la Bretagne. Plus au sud, des mégafeux ont eu lieu en Gironde et dans l’arc méditerranéen, les populations redoutent les épisodes du même nom qui entraînent souvent des inondations dévastatrices. Des tornades ont fait de gros dégâts dans les Hauts-de-France, et des orages meurtriers ont frappé la Corse. Dans les Antilles et l’océan Indien, la fréquence des cyclones s’est accélérée.
 
Ainsi, contrairement à ce qu’a déclaré le président de la République à l’occasion des vœux aux Français, la crise climatique est tout sauf une surprise. C’est une conséquence des activités humaines et l’alerte a été donnée depuis longtemps. Les nombreux rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) en attestent.
 
 
Des évolutions à prévoir, même à l’École
 
Des conséquences de ce réchauffement climatique sont déjà présentes. Les vagues de sécheresse épuisent les ressources en eau. Cela touche particulièrement le monde agricole où le déploiement des cultures moins gourmandes en eau devrait s’accélérer. Cela concerne aussi la santé humaine. Même si on sait que les canicules font augmenter le risque de décès des personnes très jeunes et très âgées, nul ne connaît précisément l’impact des vagues de chaleur répétées sur l’organisme.
 
Dans le monde éducatif, des épreuves du DNB et du baccalauréat ont été reportées à cause de la chaleur. Souvent, le bâti scolaire ne satisfait pas aux exigences climatiques : on rencontre fréquemment des écoles ou des établissements scolaires qui sont des passoires thermiques en hiver et des hammams en saison estivale. Même si dans un contexte financier inflationniste, il demeure compliqué pour les collectivités de mener à bien l’immense chantier de la rénovation thermique des bâtiments, le bien-être des personnels et des élèves en dépend.
 
 
L’avis du SE-Unsa
 
Très concrètement, le SE-Unsa demande la généralisation des cours végétalisées, des locaux à température adaptée au climat du territoire, thermiquement isolés, correctement ventilés et équipés de capteurs de CO2.
 
Par ailleurs, face au caractère durable des évolutions climatiques, il est nécessaire d’augmenter nos connaissances et nos moyens d’agir. Le SE-Unsa considère que l’Éducation doit tenir son rang par sa capacité à faire comprendre à la jeunesse les enjeux d’avenir, et la préparer aux nouveaux métiers que la crise du climat va faire éclore. Cela concerne notamment les domaines de l’énergie, de l’agriculture et de la construction. Cela correspond enfin à la quête de sens qui touche chacun et chacune de nous dans un monde troublé par de multiples crises.