Recommandations pédagogiques au BO : démarche surprenante, contenu sans intérêt

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En signant de sa main quatre notes de service, le ministre s’adresse aux enseignants pour leur faire des recommandations pédagogiques. Ces recommandations, concernant l’enseignement primaire et pour certaines le collège, font suite aux évaluations PIRLS (lecture) et TIMSS (maths). Elles traitent de la lecture, de l’enseignement de la grammaire et du vocabulaire, de la résolution de problème et de l’enseignement du calcul.
 
Le contenu
Ces textes mélangent des lieux communs, des préconisations vagues avec d’autres très détaillées, le tout sous-tendu par une conception plutôt archaïque des apprentissages. Il faut expliciter, systématiser, modéliser, entraîner, automatiser, aller du simple vers le complexe... est-ce un rappel des éléments faisant évidemment partie de l’enseignement ? Est-ce une injonction à le faire davantage en excluant d’autres approches comme les approches intégratives, la pédagogie de projet, les situations complexes ? 
 
L’exemple de la lecture
Par ailleurs, ces textes ne sont pas concentrés sur ce qui pose le plus problème à nos élèves. Ainsi, le décodage, la fluence et la lecture de textes littéraires sont très présents dans la note sur la lecture. Or, c’est bien la compréhension, notamment de l’implicite, qui pêche le plus. Les textes littéraires sont abondamment recommandés alors qu’ils sont déjà beaucoup travaillés à l’école et que les élèves français échouent tout particulièrement dans la compréhension des textes informatifs. L’instruction sur la lecture est complétée par un guide Pour enseigner la lecture et l’écriture au CP : 131 pages promouvant l’apprentissage syllabique et prenant la forme d’un argumentaire s’appuyant sur des cautions scientifiques. 
 
L’avis du SE-Unsa
Ces quatre notes de service sont disparates et pas toujours très précises. En commentaire accompagnant ce BO, le ministre a déclaré que « la liberté pédagogique n’était pas l’anarchisme pédagogique » ; le SE-Unsa lui rappelle que l’efficacité ne rime pas non plus avec l’archaïsme. 
Le SE-Unsa demande que le ministère propose plutôt aux enseignants des formations de qualité, s’appuyant sur les dernières avancées de la recherche pour les aider à mettre en œuvre les programmes de 2015 et 2016.