Que dit le vademecum sur "devoirs faits" ?

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On trouve sur le site Éduscol un vademecum à destination des principaux de collège intitulé « Tout savoir sur Devoirs faits »
 
Ce document de 42 pages rappelle les grands principes de ce nouveau dispositif que les chefs d’établissement vont devoir mettre en place dans les collèges pour la rentrée des vacances de la Toussaint.
 
Pour qui ? Pour quoi faire ?
 
Proposé à tous les élèves (y compris les élèves de Segpa et d’Ulis) sur la base du volontariat, ce dispositif vise à accompagner les élèves dans leur travail personnel au sein même des établissement scolaires.
On sait depuis longtemps (rapport Glasman-Besson, 2004 par exemple) que si l’on veut cesser de creuser les inégalités à l’École, il est primordial de proposer un véritable accompagnement au sein de l’établissement scolaire. Le dispositif « devoirs faits » est donc, sur le principe, une excellente idée. Mais il ne devra pas être considéré comme une simple « étude du soir » ou comme un temps de remédiation, mais bien comme un accompagnement dans la réalisation d’une tâche explicite adaptée à chaque élève et donnée par un enseignant.
 
Quelle organisation ?

Aucune contrainte en ce qui concerne l’organisation matérielle du dispositif. Le volume horaire alloué, l’heure à laquelle se feront ces devoirs, leur modalité, le choix des intervenants sont laissés à l’appréciation des établissements, en lien avec leurs conseils pédagogiques. Cependant, et c’est un sujet d’inquiétude, aucun moyen supplémentaire n’est annoncé. Qui sera le coordonnateur des « devoirs faits » ? Le vademecum suggère qu’il pourrait percevoir une IMP. À condition qu’il en reste !
 
Une réflexion collective indispensable

Devoirs faits s’annonce comme un dispositif global, impliquant étroitement les équipes éducatives, les familles, les jeunes et les associations partenaires de l’École. Nécessitant une réflexion collective sur la question du travail personnel de l’élève (Quels devoirs ? Pour quels élèves ? Comment communiquer avec les personnes qui sont chargées de l’accompagnement des élèves ? Quelle rétroactions ?), il impliquera le même investissement humain que l’organisation de l’accompagnement personnalisé, dont on a pu constater la difficile mise en place.
Le vademecum insiste beaucoup sur les usages du numérique et sur l’offre des Banques Nationales de Ressources Numériques , mais outre le fait que les collèges ne sont pas tous égaux devant les équipements numériques, ce n’est sans doute pas dans ce contexte que son usage est le plus pertinent.

Pour le SE-Unsa, si l’idée de ne plus externaliser le travail personnel des élèves est excellente, ce dispositif, pour être efficace, nécessitera des moyens matériels, financiers et humains importants. Un dossier à suivre de près.