Panel 2011 : que nous apprend l’étude de la Depp sur les effets de la scolarité élémentaire ?
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La Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performanc (Depp) a suivi un panel d’élèves entrés en CP en 2011. Dans la note d’information n°22-14, elle rend compte de l’évolution des acquis des élèves à l’école élémentaire en fonction de leur niveau à l’entrée au CP, de leur environnement socio-économique et de leur genre.
Des résultats qui confirment le poids de l’origine sociale, en particulier pour les acquis en mathématiques mais qui montrent aussi que tout n’est pas joué à l’entrée au CP.
« Sans surprise, des performances inégales selon le profil social des élèves »
C’est le premier enseignement de l’enquête : dès l’entrée au CP, mieux vaut être issu d’une famille favorisée, entrer dans le secteur privé, et vivre dans un foyer où il y a plus de 30 livres qu’être d’une famille défavorisée et entrer dans une école de l’éducation prioritaire. On retrouve la même constatation en CM2. L’information nouvelle, ou en tout cas moins connue des professionnels de l’éducation, c’est que les écarts ont tendance à se réduire en français mais à se creuser en mathématiques entre les élèves les plus favorisés et les plus défavorisés.
« À peine plus de la moitié des élèves les plus faibles en CP le restent en CM2, et un sur cinq améliore nettement sa position »
Plus de la moitié des élèves les plus faibles en CP le restent en CM2 (52,9% en français et 50,1 % en mathématiques). Cependant, environ un élève sur cinq provenant du groupe le plus faible en CP progresse vers les deux groupes les plus performants en CM2.
En mathématiques, 23,6 % des élèves du premier groupe (le plus faible) en CP passent dans le troisième ou le quatrième groupe en CM2. En français, cela concerne 19 % des élèves appartenant au premier groupe en CP.
Le niveau des acquis des élèves, mesuré en CP, ne peut donc pas être considéré comme un prédicteur parfait de la performance des élèves en CM2, notamment en mathématiques.
En mathématiques, 23,6 % des élèves du premier groupe (le plus faible) en CP passent dans le troisième ou le quatrième groupe en CM2. En français, cela concerne 19 % des élèves appartenant au premier groupe en CP.
Le niveau des acquis des élèves, mesuré en CP, ne peut donc pas être considéré comme un prédicteur parfait de la performance des élèves en CM2, notamment en mathématiques.
« Une progression différenciée selon l’origine sociale pour les élèves les plus faibles à l’entrée au CP »
La progression des élèves apparaît très liée au profil socio-économique de leur milieu familial. Si environ 20 % des élèves les plus faibles en CP progressent vers les deux groupes les plus performants en CM2, cela concerne plus souvent des élèves issus des milieux plus favorisés économiquement et ayant un capital social et culturel plus important nous explique la Depp. Et à nouveau, ce lien est plus marqué en mathématiques qu’en français.
« Les filles plus performantes que les garçons en français aux deux temps de mesure, mais dépassées par les garçons en mathématiques en CM2 »
Les garçons ont tendance à obtenir de moins bonnes performances en français que les filles. Ils obtiennent un score plus bas que celui des filles, avec un score 244 pour les deux temps de mesure contre 256 pour les filles en CP et en CM2.
En mathématiques, le constat est différent. À l’entrée en CP, le score moyen des garçons et des filles est similaire (250). Cinq ans plus tard, les garçons obtiennent un score moyen de 254 contre 246 pour les filles.
En mathématiques, le constat est différent. À l’entrée en CP, le score moyen des garçons et des filles est similaire (250). Cinq ans plus tard, les garçons obtiennent un score moyen de 254 contre 246 pour les filles.
L’avis du SE-Unsa
Sans apporter de grandes révélations sur l’évolution des acquis des élèves à l’école élémentaire, cette enquête apporte quelques éclairages intéressants qui méritent d’être creusés grâce à des études plus qualitatives. Ainsi les mathématiques telles qu’elles sont enseignées à l’école élémentaire sembleraient amplifier les inégalités socio-économiques et de genre davantage que le français. Explications sociologiques, didactiques, pédagogiques ? Toutes ces hypothèses sont à étudier.
Quant à la progression importante de 20% des élèves les plus faibles à l’entrée au CP, même si elle aussi est variable selon l’origine socio-économique, elle montre que tout n’est pas joué à 6 ans. Les professionnels de l’éducation ne peuvent qu’y trouver une source forte de motivation.