Scolarisation des moins de 3 ans : on peut mieux faire
Malgré cette présentation volontariste du ministère, un rapport de l’Inspection générale montre que cette scolarisation précoce ne progresse pas au rythme espéré. En effet, l’objectif national de scolarisation de 30% des enfants de moins de 3 ans en éducation prioritaire est loin d’être atteint. Ce rapport précise que dans la réalité, on arrive à environ 12% d’une classe d’âge scolarisée, voire 20% pour quelques Zep.
Il faudrait 10 ans à ce rythme pour parvenir aux 3 000 postes dont auraient besoin les écoles maternelles pour remplir cet objectif.
Mais au-delà des pensées comptables, l’IG établit plusieurs pistes afin d’améliorer l’accueil de ces jeunes élèves :
• amélioration des structures d’accueil ;
• investissement des collectivités (le rôle des Atsem dans l’épanouissement des élèves est souligné) ;
• inclusion et sensibilisation des familles afin qu’elles accompagnent au mieux le début de scolarité de leurs enfants ;
• formation et évaluation des enseignants ;
• mise en place de recommandations spécifiques à ce niveau dans les programmes de l’école maternelle ;
• mieux cibler les zones pour lesquelles le dispositif sera le plus efficient.
Sur le terrain, il faudrait néanmoins plus que de bonnes paroles. Les coûts engendrés par les structures et les personnels rattachés, le partenariat entre tous les acteurs de l’éducation que supposent certaines mesures ont besoin de plus de stabilité dans la politique éducative. Les changements à répétition freinent les volontés les plus engagées.
TÉMOIGNAGE
« Pour que l’accueil des 2 ans soit efficace, il ne faut pas que cela soit du remplissage. Il faut se donner le temps de l’adaptation. Les locaux ainsi que les rythmes doivent correspondre à l’âge de ces enfants. C’est une classe qui nécessite une pédagogie spécifique qui ne peut être que formatrice et doit permettre un réinvestissement dans les autres niveaux de la maternelle. Il faut une Atsem à temps plein pour la classe afin d’assurer la sécurité physique et affective de ce public, celui qui est à privilégier étant celui de Zep. Afin que cette nouvelle expérience de vie collective ne soit pas traumatisante, il faut que l’inclusion dans la classe soit progressive.
Pour des raisons pédagogiques, dans une classe de tout-petits, le taux d’accueil est volontairement moindre que dans les autres sections de la maternelle. Il ne faudrait pas que ces effectifs viennent brouiller les chiffres lors de la mise en place de la carte scolaire. Il faut impérativement tenir compte de la spécificité de cette section. »