PISA 2015 : résultats stables, inégalités toujours fortes
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Pas de nouvelle dégradation des résultats mais des écarts de réussite liés à l’origine sociale toujours aussi grands, c’est ce que montre PISA 2015.
Le contexte
Les élèves évalués dans PISA 2015 sont entrés à l’école primaire en 2005 et n’ont connu ni les nouveaux programmes ni la réforme du collège. En revanche, ils ont connu les programmes de 2008, la semaine de 4 jours à l’école primaire et les suppressions de postes des années Sarkozy.
PISA 2015 mesure principalement les compétences scientifiques des élèves de 15 ans. Les compétences en mathématiques et en compréhension de l’écrit ont également fait l’objet d’une évaluation de moindre ampleur.
Des résultats stabilisés qui restent moyens
En sciences, la performance des élèves de 15 ans en France est la même qu’en 2006 (495 points). Elle se situe, avec l’Autriche, les États-Unis et la Suède, dans la moyenne des pays de l’OCDE (493 points).
En mathématiques, le score de la France (493 points) reste également stable après avoir marqué un fort recul en 2012. Il se situe au niveau de la moyenne des pays de l’OCDE (490 points).
En compréhension de l’écrit, les résultats ont légèrement progressé en 2015 par rapport à 2009 (passant de 496 à 499 points). Ce score place notre pays au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE (493 points).
Des inégalités sociales de réussite scolaire toujours aussi fortes
Cependant, en 2015, le système français reste plus inégalitaire que ceux des pays comparables. La proportion de bons élèves reste stable et supérieure à la moyenne des pays OCDE, avec 8 % d’élèves très performants et 21 % de performants mais la proportion d’élèves en difficulté augmente encore en 2015 (22 % contre 21 % en 2006), s’avérant un peu supérieure à la moyenne des pays de l’OCDE. Le milieu socio-économique explique en France plus de 20 % de la performance obtenue par les élèves de 15 ans (contre seulement 13 % pour la moyenne des pays de l’OCDE).
La différence de score en sciences entre les élèves des filières générales et ceux de l’enseignement professionnel est de l’ordre de 43 points en France (après prise en compte de leur milieu socio-économique), contre 22 points en moyenne dans les pays de l’OCDE. Quant aux élèves immigrés de première génération, leurs scores sont inférieurs de 87 points à ceux des élèves non immigrés (contre 53 points en moyenne dans les pays de l’OCDE).
Poursuivre la politique éducative engagée depuis 2012
Lors de la présentation des résultats le mardi 6 décembre, en présence de la ministre, le discours tenu par les responsables de l’OCDE était en phase avec la politique menée depuis 4 ans (priorité au primaire, soutien aux établissements en REP+, nouveaux programmes) et soulignait le besoin de continuité et d’approfondissement de cette politique. La formation professionnelle continue des enseignants a été pointée comme un enjeu important ainsi que l’autonomie pédagogique des établissements.
Pour le SE-Unsa, il est clair que notre école a besoin de politiques éducatives stables, centrées sur l’amélioration des résultats des élèves les plus socialement défavorisés. Cela ne passe pas par des slogans simplistes (retour à l’autorité du maître et sélection précoce par exemple) mais par une formation professionnelle de haut niveau et des conditions d’enseignement plus favorables là où les difficultés sont les plus lourdes. L’effort engagé depuis 2012 doit être impérativement poursuivi.
Pour en savoir plus sur les résultats : https://www.oecd.org/pisa/PISA-2015-France-FRA.pdf