Intelligence artificielle dans l’éducation : ne pas louper le coche

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L’intelligence artificielle (IA) s’est imposée rapidement dans tous les secteurs de la société, y compris celui de l’éducation. Désormais incontournable, il est illusoire d’essayer de la bannir ou de l’ignorer. L’objectif est plutôt de l’encadrer et de l’intégrer intelligemment dans les systèmes éducatifs pour maximiser son potentiel tout en évitant ses dérives
 
 
De forts potentiels
 
L’IA offre également des opportunités significatives pour l’éducation. Par exemple, elle peut être utilisée pour personnaliser des exercices comme des dictées adaptées au niveau des élèves ou pour aider les élèves en situation de handicap avec des outils de transcription instantanée ou de description de l’environnement pour les déficients visuels. De plus, l’IA permet de créer facilement des séries d’exercices répétitifs en variant les paramètres, libérant ainsi du temps pour les enseignants afin de se concentrer sur des tâches plus complexes et créatives. Elle peut également faciliter la différenciation pédagogique. 
 
En outre, l’IA peut jouer un rôle crucial dans l’éducation aux médias en aidant les élèves à analyser des informations et à identifier des deepfakes, améliorant ainsi leur capacité à évaluer la véracité des sources. Elle permet également d’ouvrir de nouvelles perspectives pédagogiques, notamment en offrant des supports jusqu’alors inexplorés.
 
 
Des défis à relever
 
L’IA, bien qu’en rapide expansion, est encore une technologie immature dans le domaine de l’éducation. Les générateurs de texte, comme ChatGPT, sont prometteurs mais souffrent encore de nombreuses limitations. L’adaptive learning, considéré comme l’une des grandes promesses de l’IA en matière d’éducation, est encore loin d’être pleinement exploitable. Si certains outils d’apprentissage linguistique basés sur l’IA offrent déjà des avantages, d’autres, comme Jules du Cned ou MIA seconde, ne répondent pas encore aux attentes. 
 
L’intégration de l’IA dans les établissements scolaires français est encore à ses débuts. De nombreux problèmes matériels, comme le manque d’ordinateurs ou de connexions internet, freinent cette intégration. Par ailleurs, aucun budget spécifique n’a été alloué à l’achat ou à l’utilisation d’IA, limitant ainsi l’usage à des outils gratuits qui peuvent avoir des potentiels inexploitables.
 
La formation continue des enseignants sur ces nouvelles technologies est également lacunaire. Les enseignants doivent souvent se former par eux-mêmes, sur leur temps personnel. Des efforts doivent être faits pour intégrer la formation à l’IA dans les parcours de formation initiale et continue. En effet, une meilleure compréhension de cette technologie permettrait d’anticiper ses enjeux éthiques et ses limites, notamment en matière de biais ou de dérives.
 
 
L’avis de SE-Unsa
 
L’intégration de l’intelligence artificielle dans l’éducation présente un potentiel immense, mais elle doit être abordée avec prudence. Si elle peut libérer les enseignants de tâches répétitives et offrir des opportunités pédagogiques innovantes, elle comporte également des risques importants liés aux biais, à la protection des données et à la perte d’interactions humaines.
 
Une approche équilibrée et raisonnée est donc essentielle, avec un encadrement strict, des formations adaptées et un développement progressif des technologies en fonction des besoins réels des établissements et des élèves. L’objectif ultime est d’utiliser l’IA comme un outil d’aide à l’éducation, tout en maintenant l’humain au centre de l’apprentissage.