Évaluations nationales au collège et au lycée : un prétexte aux réformes ?

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Les résultats des évaluations nationales en français et en mathématiques pour les élèves de 6e, 4e, seconde générale et technologique et seconde professionnelle viennent d’être publiés.
 
 
Des résultats relativement stables 
 
Comme chaque année à la même époque, l’heure est à la publication des résultats des évaluations nationales qui sont dans leur globalité relativement stables par rapport à l’année précédente, avec quelques avancées mais aussi des points d’alerte qui subsistent. 
 
À titre d’exemple, en 6e, entre 2017 et 2024, le score moyen a augmenté de 6 points en français et de 4 points en mathématiques. Néanmoins, c’est en 6e que les écarts de résultats en mathématiques se creusent le plus entre les filles et les garçons, à l’avantage des garçons. En 4e, contrairement à ce que dit le ministère pour justifier sa politique éducative, on observe une stabilité plutôt qu’une baisse (inférieure à 1 %) en français. La stabilité sur ce niveau se retrouve également en mathématiques. Les disparités de maîtrise sont comme l’année dernière très marquées dans les deux disciplines selon le profil social de l’établissement et ne tendent pas à se résorber. 
 
Du côté des lycées, les écarts de résultats entre les voies générale et professionnelle restent très élevés et sont loin de se réduire. À titre d’exemple, 1 élève sur 4 de seconde GT a un niveau de maîtrise faible en mathématiques contre près de 3/4 en seconde professionnelle. En français, 16 % des élèves de seconde ont un niveau de maîtrise faible contre 64 % en voie professionnelle.
 
 
Tout ça pour quoi ?
 
La présentation des résultats des évaluations est généralement l’occasion pour les différents ministres de l’Éducation nationale successifs de nourrir leur communication et de s’auto-satisfaire de leurs politiques ou, à l’inverse, de justifier une nouvelle réforme… 
 
Le cru 2024 risque fort de s’inscrire dans la droite ligne des années passées. En aval de la publication de ces résultats, la ministre Genetet a d’ores et déjà annoncé de nouvelles mesures dans le cadre du Choc des savoirs.
 
Après les réformes du lycée GT et de la voie professionnelle non abouties et la mise en place des groupes de besoin en 6e et 5e, les craintes sont nombreuses pour l’avenir de nos collèges et de nos lycées. Nouveau socle commun de compétences et de connaissances, réforme du DNB qui va devenir obligatoire pour l’entrée en 2de, allant de pair avec une généralisation des classes de prépa-secondes, etc. : la mise en place de mesures inefficaces sans moyens faisant fi des attentes des personnels et des besoins des élèves se poursuit.
 
 
L’avis du SE-Unsa
 
Il est urgent pour le ministère de l’Éducation nationale de prendre le chemin d’une toute autre politique éducative. Les maux de notre École sont connus et il est inutile de répéter des évaluations nationales obligatoires qui n’apportent rien. 
 
Le SE-Unsa réitère sa demande d’abandon du caractère obligatoire de ces évaluations. La réponse viendra de l’ensemble de la communauté éducative car c’est bien son expertise professionnelle qui doit primer. Encore faut-il qu’on lui fasse confiance et qu’on lui donne les moyens de sa réussite…