Évaluations nationales CP et CE1 : les inégalités se creusent
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À la rentrée scolaire 2020, l’ensemble des élèves de CP et de CE1 a été évalué en français et en mathématiques (1,6 million d’élèves dans près de 31 000 écoles) après l’épisode du confinement de mars à avril 2020. La Depp a compilé les résultats : que nous disent-ils ?
Quels résultats ?
La crise sanitaire et le confinement qu’elle a entraîné l’an dernier rendent difficile une analyse de ces résultats. Comparer 2020 et 2019 n’est pas forcément pertinent compte tenu de tous les paramètres qui ont pu entrer en ligne de compte : l’habitude de ces tests qui s’installe pour les élèves, la modification des pratiques des enseignants pour préparer leurs élèves à ces évaluations, l’école à la maison qui aura encore davantage éloigné de l’école les populations les plus fragiles…
Toutefois, les résultats compilés par la Depp montrent une légère baisse dans tous les domaines par rapport à ceux de 2019.
Ce qui frappe surtout, c’est que comparativement à 2019, aussi bien en CP qu’en CE1, l’écart s’est davantage creusé entre les élèves hors éducation prioritaire et ceux en éducation prioritaire (EP), et ce dans tous les domaines.
Éducation prioritaire : l’écart se creuse
Si l’on regarde en détails les écarts entre éducation prioritaire renforcée et hors éducation prioritaire, le constat est net : l’écart se creuse.
- En CP
sur les 15 compétences évaluées en français et en mathématiques, il y en a 11 pour lesquelles les élèves de Rep+ ont plus de 15 % d’écart avec les élèves hors EP, et cela dépasse 20 points d’écart pour tous les domaines liés à la compréhension orale et la résolution de problèmes.
- En CE1
sur les 15 compétences évaluées en français et en mathématiques, il y en a 13 pour lesquelles les élèves de Rep+ ont plus de 15 % d’écart avec les élèves hors EP. Les exercices liés à la compréhension et à la résolution de problèmes sont aussi ceux qui ont les plus grands écarts de résultats. Ces écarts dépassent 30 % pour la compréhension de mots à l’oral.
Comment réduire les inégalités ?
Pour le SE-Unsa, la maîtrise de la langue orale reste donc le grand enjeu de la maternelle en matière de réduction des inégalités.
Les leviers pour y parvenir sont la diminution des effectifs afin que les enseignants puissent favoriser au maximum les prises de parole individuelles, mais également la mixité sociale. On remarque en effet que moins les populations sont mixtes, plus les écarts se creusent. En effet, même si 70 % des élèves en difficulté ne sont pas en éducation prioritaire, leur concentration en Rep et Rep+ rend les conditions d’enseignement et les marges de progression compliquées.
Sans mixité, les moyens alloués à l’éducation prioritaire doivent donc être beaucoup plus conséquents pour lutter vraiment efficacement contre les inégalités.