Évaluations nationales CP/CE1 : Utilité et finalité discutables
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La prochaine séquence d’évaluations CP/CE1 aura lieu du 16 au 28 septembre. Le portail de saisie sera ouvert du 16 septembre au 11 octobre et les enseignants recevront le guide des scores à partir du 8 octobre.
Alors que seulement 18 % des enseignants ont indiqué que ces évaluations leur avaient permis de déceler des difficultés qu’ils n’avaient pas déjà repérées, le ministre continue à affirmer qu’elles constituent des outils essentiels pour repérer et prévenir les difficultés d’apprentissage des élèves. Ce protocole lourd qui demande un investissement en temps des enseignants sans aucune contrepartie ne semble être utile que pour accompagner la communication et la politique ministérielles. Les seuils de réussite qui permettent de définir quel est le pourcentage d’élèves en échec étant définis plus de deux semaines après le début de la saisie des résultats nous montrent que le ministre peut leur faire dire ce qu’il veut et ainsi choisir quelles seront les compétences à travailler. De plus, le ministère ne nous a toujours pas communiqué les résultats détaillés de l’enquête que les enseignants ont rempli à la suite des passations de septembre 2018 et de janvier 2019.
L'avis du SE-Unsa
Les évaluations nationales CP/CE1 sont obligatoires sur instruction du ministre. Les enseignants, soumis aux pressions hiérarchiques, n’ont d’autre choix que de les mettre en œuvre. Cela ne les contraint pas pour autant à renoncer à une approche critique des résultats en les croisant avec d’autres indices prélevés dans leur classe. Quant aux choix didactiques et pédagogiques, ils relèvent bien de la responsabilité de l’enseignant. Aucune méthode officielle ne saurait être imposée à coup de circulaires, guides et autres vademecums. Pour rappel, l’enquête PIRLS de 2016 avait montré le côté néfaste des programmes de 2008 en matière de compréhension fine. Or, ce que propose le ministre se situe dans la continuité de son action d’alors : retour sur les fondamentaux, homogénéisation des pratiques, travaux sur la compréhension retardés, verticalité du pilotage. Il y a de bonnes raisons de s’inquiéter. Le SE-Unsa reste vigilant et saura évaluer lui aussi en temps voulu la politique ministérielle.