Culture scientifique : un enjeu de la Refondation
Dans son rapport, Julie Sommaruga part du constat du désamour des jeunes Français pour les sciences et affiche la volonté de lutter contre l’innumérisme, de développer la culture scientifique pour stimuler le potentiel économique français, l’innovation, la compétitivité, la recherche.
Aussi, la rapporteure a analysé les faiblesses de l’enseignement des disciplines scientifiques au primaire et au collège « où s’enracine la faible appétence des jeunes à l’égard de ces matières » et examine des « voies et moyens qui permettraient de rénover celui-ci ».
Le constat est clair : les disciplines sont en souffrance, les obstacles à l’enseignement scientifique existent tant à l’école qu’au collège.
Ainsi en primaire, l’enseignement des sciences expérimentales ne serait-il pas assuré dans près de la moitié des classes !
Au collège, le passage à l’enseignement « disciplinaire » marque une grande rupture car la transition entre le « monde de la polyvalence » et le « monde des disciplines » n’est ni pensée ni organisée. Par ailleurs, la démarche d’investigation est de moins en moins présente au collège, en raison des classes surchargées, de la diminution du travail en groupes et du manque de formation à la démarche expérimentale, celle-ci étant sacrifiée par la priorité : « traiter le programme ».
Seule la formation continue est à même de diffuser, auprès des enseignants, notamment ceux du secondaire, les éléments d’interdisciplinarité devenus incontournables en sciences.
Enfin, malgré des réserves sur l’expérimentation, la rapporteure appelle à se saisir de l’expérimentation de l’EIST(*) pour améliorer et renouveler l’enseignement des sciences.
L’enseignement scientifique s’avère très pertinent pour lier école et collège. Un projet scientifique commun peut être l’occasion pour des classes de CM1 et CM2 de découvrir et d’utiliser les salles scientifiques des collèges pour mener des expérimentations. Les élèves de 6e pourront jouer le rôle d’accompagnant, de tuteur, pour guider les élèves de primaire dans la démarche et les apprentissages. Cette activité consolidera par ailleurs leurs compétences.
Ce type de projet peut mener à une évaluation concertée, simple, mobilisant des connaissances et des compétences du palier 2 du socle commun. Les professeurs de primaire et de collège développeront ainsi des démarches communes et définiront mieux leurs progressions et niveaux d’exigence. Mais cela demandera du temps et la capacité, pour les différents acteurs, à travailler ensemble, ce que doivent permettre les conseils école/collège.
(*) Enseignement intégré de science et de technologie.