Contre les déterminismes sociaux et la pauvreté, le SE-Unsa soutient ATD Quart Monde

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Le Mouvement ATD(1) Quart Monde a fait évoluer la lutte contre la pauvreté pour la faire passer d’objet de charité, à une lutte pour les droits de l’homme. Son but est d’éradiquer la misère, c’est donc un travail de longue haleine. A l’école, le constat est sans appel : 80% des élèves de Segpa ou d’Ulis sont issus de milieux défavorisés. Ainsi, ATD Quart Monde a voulu réfléchir à la question suivante : "grande pauvreté et exclusion du cursus scolaire ordinaire : une réalité incontournable ?"
 
Depuis octobre 2017, l’association a réuni des parents issus de la grande pauvreté, des parents solidaires, des enseignants, des organisations syndicales, des chercheurs et des experts, afin que tous puissent croiser leurs expériences. Ce "croisement des savoirs" a donné lieu à un rapport qui montre combien la fracture qu’il y a entre l’école et les plus démunis est béante, et qu’il faudra du temps et de la volonté politique pour la réduire. Ce rapport a servi de point d’appui aux ateliers "grande pauvreté et orientation scolaire" des 6 et 7 avril 2018. Ce furent des journées riches de réflexions, de questionnements, de recul sur son propre vécu pour se mettre à la place des autres, et où chacun des participants pouvait s’exprimer d’égal à égal.
La difficulté du métier d’enseignant, le besoin de formation et de questionnement sur les pratiques, le travail collaboratif, l’envie d’apprendre des enfants, l’éducabilité de tous ont été abordés, de même que des idées fausses sur la pauvreté :
  • Les enfants pauvres sont moins aptes que les autres. Vrai ou Faux
  • Les parents pauvres se désintéressent de l’école. Vrai ou faux
  • La mixité sociale nuit à la réussite scolaire. Vrai ou faux
  • Le rôle de l’école n’est pas de régler les inégalités sociales. Vrai ou faux
Serge Boimare(2) a rappelé que certains enfants, de par leur vécu, étaient des "empêchés de penser" car ils n’avaient pas acquis, durant leurs premières années, les compétences psychiques telles que savoir attendre, reconnaître ses insuffisances, respecter des règles ou supporter un moment de solitude. Sa démarche est donc d’aider les enseignants à remettre en marche la machine à penser de tous les élèves via la culture et l’entraînement à l’expression orale et écrite.
Ces deux journées se sont terminées par une table ronde au cours de laquelle Marie-Aleth Grard(3) a mentionné une prochaine lettre ouverte qui demandera l’ouverture de l’école pour tous les élèves, des moyens pour que cet accueil soit fait dans les meilleures conditions, des formations adaptées pour les enseignants et une réflexion sur la dynamique à installer avec les parents qui sont les premiers partenaires de l’école.
 
L’avis du SE-Unsa
 
Au SE-Unsa, la réussite de tous les élèves est au centre de nos préoccupations, car nous sommes convaincus que tous les élèves peuvent apprendre et réussir. Pour cela, notre projet est tourné vers un système éducatif bienveillant et stimulant vis-à-vis de chaque élève, quels que soient son origine, son parcours ou son territoire. C’est le sens de l’École de la République.
 
(1) Agir pour tous dans la dignité
(3) Représentante d’ATD Quart Monde au Conseil économique, social et environnemental