Semaine d’éducation contre le racisme et l’antisémitisme
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Dans le cadre de la la Semaine d'éducation contre le racisme et l'antisémitisme qui se tiendra du 18 au 26 mars prochain, le SE-Unsa a interwievé Gilles Clavreul, Préfet, nommé Délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme en Conseil des Ministres le 26 novembre 2014 directement rattaché au Premier ministre
Vous êtes Délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH). On vous voit beaucoup dans les médias et sur les réseaux sociaux. En quoi consiste votre mission ?
Mon rôle est d’assister le Premier ministre et chacun des membres du Gouvernement dans la conception et la mise en œuvre de politiques publiques de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et, plus récemment, contre les LGBT-phobies. Fin 2014, face à la montée des tensions identitaires et à la nette augmentation des actes racistes –avec notamment un doublement des actes antisémites par rapport à 2013-, le Président de la République a voulu donner un signal fort en déclarant la lutte contre le racisme et l’antisémitisme « grande cause nationale pour 2015 ».
Un plan de mobilisation, impliquant bien sûr l’Etat et les collectivités locales, mais aussi, plus largement, la société civile, a été présenté par le Premier ministre Manuel Valls le 17 avril 2015. C’est un plan doté de moyens exceptionnels, 100 M€ sur trois ans, et touchant à toutes les dimensions de l’action publique : l’action de la police et de la justice, car il ne faut jamais oublier que le racisme est un délit ; mais aussi l’éducation, la protection des internautes contre la haine en ligne, la culture, le sport, et tout ce qui fait l’apprentissage et la pratique de la citoyenneté.
C’est donc un chantier extrêmement vaste qui a été ouvert, sur des problématiques qui ont été rendues d’autant plus vives depuis les attentats : racisme, antisémitisme bien entendu, mais aussi liberté d’expression, laïcité, prévention de la radicalisation. Sans intervenir sur tous les sujets, la Dilcrah se retrouve de ce fait au cœur des sujets de société d’aujourd’hui.
Depuis le 30 juin, date à laquelle le Président de la République a chargé la DILCRA, devenue DILCRAH, de mettre en place un plan d’action pour lutter contre la haine anti-LGBT, un nouveau champ s’est ouvert à notre délégation. De grandes avancées ont été accomplies, dont le mariage pour tous est la pierre angulaire ; néanmoins beaucoup reste à faire pour que vivre sa vie, son identité de genre, son orientation sexuelle deviennent une évidence pour tout un chacun. C’est le sens de notre travail, en partenariat avec de nombreuses associations.
Quel rôle peuvent jouer les enseignants dans la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine LGBT ?
La mobilisation de la communauté éducative à la suite des attentats de janvier 2015 a été très impressionnante, bien au-delà d’un exercice institutionnel convenu. En fait l’école a répondu à sa vocation première, qui est de former des futurs citoyens tout autant que d’instruire des élèves. La ministre de l’Education nationale, dont l’implication personnelle a été déterminante dans la réussite du plan de mobilisation contre le racisme et l’antisémitisme, a trouvé du côté des enseignants et de l’ensemble des personnels un répondant immédiat et évident.
Cela s’est en particulier traduit par la relance de la semaine d’éducation et d’action contre le racisme et l’antisémitisme, qui était un peu tombée en déshérence. Mais aussi par la mobilisation des institutions de mémoire et d’histoire ou encore la création du site « Eduquer contre le racisme » de Canopé.
Un travail formidable s’accomplit tout au long de l’année dans les écoles, collèges et lycées, partout en France, y compris là où les tensions sont les plus fortes. C’est là qu’à l’évidence il faut porter tous les efforts et parler des sujets difficiles.
Cela s’est en particulier traduit par la relance de la semaine d’éducation et d’action contre le racisme et l’antisémitisme, qui était un peu tombée en déshérence. Mais aussi par la mobilisation des institutions de mémoire et d’histoire ou encore la création du site « Eduquer contre le racisme » de Canopé.
Un travail formidable s’accomplit tout au long de l’année dans les écoles, collèges et lycées, partout en France, y compris là où les tensions sont les plus fortes. C’est là qu’à l’évidence il faut porter tous les efforts et parler des sujets difficiles.
Concrètement comment pourrait se traduire pour les élèves et les enseignants la semaine d'éducation contre le racisme et l'antisémitisme ? La DILCRAH en est-elle partenaire ?
La semaine d’éducation et d’action contre le racisme et l’antisémitisme, ce sont des centaines d’actions conduites dans l’Héxagone et les outre-mers, et il est important de préciser que, si l’école en demeure le pivot, cette semaine ne cesse de s’étendre « hors les murs » et implique de plus en plus de partenaires de l’éducation populaire, de la culture, des associations de jeunesse ou encore du mouvement sportif.
Les services de l’Education nationale et la DILCRAH sont à l’écoute pour faire connaître, valoriser et le cas échéance soutenir les projets portés par les établissements. Ceux-ci peuvent concerner des domaines et emprunter les formes les plus variées : sensibilisation aux discriminations, connaissance des institutions de la République, parcours mémoriel, apprentissage à l’analyse critique des médias et des réseaux sociaux, travail sur l’histoire de la colonisation, de l’esclavage, des génocides, compréhension des processus de formation des totalitarismes… Les possibilités ne manquent pas.
L’essentiel est d’éveiller les esprits, de permettre aux plus jeunes de développer leur esprit critique. Le savoir et la culture, l’expérience de l’Histoire nous l’enseigne, ne sont pas des remparts absolus contre la haine ; mais jusqu’à présent, on n’en a pas trouvé de meilleur. Et nous avons la chance d’avoir dans l’école de la République un formidable outil pour en assurer la transmission.
Les services de l’Education nationale et la DILCRAH sont à l’écoute pour faire connaître, valoriser et le cas échéance soutenir les projets portés par les établissements. Ceux-ci peuvent concerner des domaines et emprunter les formes les plus variées : sensibilisation aux discriminations, connaissance des institutions de la République, parcours mémoriel, apprentissage à l’analyse critique des médias et des réseaux sociaux, travail sur l’histoire de la colonisation, de l’esclavage, des génocides, compréhension des processus de formation des totalitarismes… Les possibilités ne manquent pas.
L’essentiel est d’éveiller les esprits, de permettre aux plus jeunes de développer leur esprit critique. Le savoir et la culture, l’expérience de l’Histoire nous l’enseigne, ne sont pas des remparts absolus contre la haine ; mais jusqu’à présent, on n’en a pas trouvé de meilleur. Et nous avons la chance d’avoir dans l’école de la République un formidable outil pour en assurer la transmission.