Reprise en collège et lycée : des chantiers à ouvrir d’urgence
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Les collèges et les lycées resteront ouverts. C’est certes une bonne nouvelle, tant la fermeture de l’an dernier s’est révélée peu satisfaisante. Néanmoins, face à une situation sanitaire appelée à durer voire à se dégrader, des questions doivent être travaillées rapidement.
Un protocole sanitaire renforcé ?
Les établissements du second degré ne devraient pas connaître de bouleversements majeurs de leur fonctionnement le 2 novembre. En effet, le protocole « renforcé » n’apporte pas de grandes nouveautés. Tout juste rappelle-t-il les mesures-barrières, mesures d’hygiène et non-brassage des groupes qui ont été déjà mises en œuvre lorsque c’était possible. Il se peut toutefois que dans certains établissements où, à la rentrée de septembre, on avait renoncé à certaines contraintes puisque, selon la doxa officielle du moment, « le masque suffisait », on réorganise en partie les circulations d’élèves et le non-brassage des niveaux. Des questions pratiques vont néanmoins se poser pour l’organisation des réunions, en particulier en fin de trimestre (conseils de classe, réunions parents-profs…). Les équipes de vie scolaire pourraient être mises à rude épreuve pour l’organisation des temps de récréation, de restauration et d’internat.
Au-delà de la mise en œuvre du protocole, des questions d’organisation pédagogique se posent. Nous n’étions pas prêts en mars, nous ne sommes guère plus prêts en novembre alors que la situation sanitaire se dégrade, faisant peser de lourdes incertitudes sur la suite de l’année scolaire. À quel moment faudra-t-il décider un enseignement en alternance, tout particulièrement dans les lycées généraux et technologiques qui connaissent des effectifs pléthoriques ? On ne peut pas croire que la présence en un lieu clos d’autant de jeunes adultes ait un impact positif sur les contaminations. Pour le SE-Unsa, il faut donc se préparer à une organisation d’un enseignement en demi-groupes en alternance qui aura des conséquences sur le traitement des programmes et les modalités des examens. Nous demandons depuis le printemps des aménagements des programmes. Sans succès jusqu’alors. Le ministère continuera-t-il à s’entêter dans sa politique de l’autruche ?
Quid des examens ?
Les aménagements des examens, des conditions de certifications, des PFMP doivent être pris à bras le corps. Des dispositions ont déjà été prises pour réduire la durée des PFMP en vue de la délivrance des diplômes. Seront-elles suffisantes ?
Faut-il tenter de maintenir coûte que coûte des épreuves terminales pour le DNB et le Bac ou très vite annoncer le recours au contrôle continu pour que les équipes puissent y travailler collectivement avec l’aide des corps d’inspection et rassurer enseignants, élèves et familles ? Quelle que soit la décision, l’important est qu’elle soit prise tôt et que chacun sache à quoi s’en tenir au plus vite. Le suspens maintenu sur l’épreuve de français du bac GT l’an dernier a été insupportable.
L’avis du SE-Unsa
Une fois la rentrée faite, il faut au plus vite préparer la suite en travaillant à des scenarios pédagogiques d’accueil par demi-groupes en alternance. Cette alternance présentiel/distanciel doit être travaillée pédagogiquement pour être la plus efficace possible sans conduire les enseignants à faire double-journée de travail. Un recensement des moyens numériques disponibles et des besoins en équipement des élèves est indispensable ainsi qu’une formation de tous à l’utilisation des outils. Dégager du temps collectif sera la clé pour travailler sereinement à cette éventualité.