Pour une circulaire "collège 2016" claire et efficace

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La circulaire de mise en œuvre de la réforme du collège est en cours d’élaboration. Les organisations syndicales seront consultées mercredi 10 juin en réunion multilatérale. Les attentes du SE-Unsa seront fortes :

 

  1. Une circulaire qui affiche la priorité aux élèves les plus fragiles

- Le collège doit changer en priorité pour tous ceux qui ne trouvent pas leur place dans le collège actuel. Car c’est en faisant progresser nos élèves les plus fragiles que nous tirerons l’ensemble vers le haut. Pour cela, la circulaire doit clairement indiquer que les moyens dégagés sont au service de l’amélioration des conditions d’apprentissage de TOUS les élèves. Ils ne doivent pas être utilisés pour recréer les options facultatives existantes.

- La circulaire doit également indiquer que les classes de niveau sont à proscrire et que la mixité sociale et scolaire doit être recherchée dans toutes les classes. Apprendre ensemble, c’est essentiel pour faire progresser tous les élèves et pour construire une société unie et solidaire.

  1. Une circulaire qui fait confiance au professionnalisme des équipes éducatives

- Dans chaque collège, c’est bien l’équipe éducative qui est capable de construire les projets en réponse aux intérêts et aux besoins de ses élèves, non pas pour les y enfermer, mais pour mieux conduire tous les élèves à la maîtrise du socle commun et à une culture partagée. Cette confiance faite au local ne doit pas être confisquée par les échelons intermédiaires, recteurs, DASEN, inspecteurs. La circulaire doit être claire sur ce point.

- Elle doit être aussi très claire sur le fonctionnement démocratique du collège : pas d’autonomie du chef d’établissement ! Un projet pédagogique est élaboré à partir des propositions des équipes de classe, des équipes disciplinaires et des équipes de vie scolaire, mis en cohérence par le conseil pédagogique et voté par le Conseil d’Administration.

  1. Une circulaire qui rend les changements concrets et qui ouvre le champ des possibles

- Le SE-Unsa ne veut pas d’une circulaire floue qui ne présenterait que des grands principes. La circulaire doit apporter des exemples concrets de projets pédagogiques et montrer que les enseignements complémentaires ne sont pas des usines à gaz, pour peu qu’on y réfléchisse sereinement. Elle doit préciser les ressources pour porter ces EC : les enseignants (y compris les enseignants-documentalistes), bien sûr, mais aussi les CPE, les personnels sociaux et de santé, et des partenaires locaux pour certains parcours (PEAC, parcours santé, parcours avenir, parcours citoyen)

- La circulaire doit rendre visibles les nouvelles marges d’autonomie sans prescrire leur utilisation. Elle doit toutefois indiquer quelques priorités incontournables pour le SE-Unsa. Certaines disciplines, parce que leurs pratiques pédagogiques l’exigent, doivent être prioritaires pour les moyens complémentaires : sciences expérimentales, technologie, langues vivantes et EMC.

  1. Une circulaire qui répond aux inquiétudes des personnels

Plusieurs disciplines sont inquiètes de leur avenir dans le nouveau collège car le décret et l’arrêté laissent des zones de flou. Il faut clarifier certaines situations :

- l’articulation entre EPI et enseignements de compléments en Langues et culture de l’antiquité et Langues et culture régionales : le SE-Unsa demande leur disjonction pour offrir plus de souplesse et d’adaptation aux situations locales

            - le support « disciplinaire » pour les EPI LCA et LCR doit être identifié et financé en plus dans les DGH.

            - les différentes organisations horaires possibles en sciences et technologie en 6ème doivent être présentées, et leurs conséquences sur les services des enseignants doivent être compensées sur d’autres niveaux.

            - les horaires des classes « bilangues » doivent être cadrés réglementairement en tenant compte de la charge de travail pour les élèves de sixième.

            - l’éventuelle modulation horaire sur les différentes années du cycle doit être liée à un projet validé par les autorités académiques.

 

  1. Une circulaire qui garantit la formation et l’accompagnement de tous

La ministre ayant annoncé un grand plan de formation et d’accompagnement, la circulaire doit en préciser le volume et l’organisation.

Le SE-Unsa demande que chaque équipe puisse bénéficier de 4 à 5 jours de formation, sur site en priorité. Ces formations doivent bien sûr permettre de s’approprier la réforme, mais elles doivent surtout être centrées sur la construction de réponses collectives aux problématiques professionnelles des enseignants : comment faire entrer tous les élèves dans les apprentissages ? Comment mieux évaluer ? Comment travailler à plusieurs (interdisciplinarité, coanimation) ?...

Du temps doit être dégagé pour ces formations : temps en fin d’année après le DNB, temps de pré-rentrée, mais aussi temps pris sur le temps de service.

 

Une circulaire ne fait pas une réforme réussie, mais elle y contribue en fixant le cap pour tous.

La réunion de mercredi sera donc un fort enjeu pour porter les demandes des enseignants que nous représentons. Alors que certaines organisations annoncent qu’elles ne participeront pas aux discussions (le SNALC) et que d’autres, après avoir annoncé leur refus de discuter, annoncent maintenant leur présence (le SNES) sans attendre le résultat de la grève à laquelle ils appellent pourtant la profession le lendemain, le SE-Unsa, fidèle à son éthique syndicale, sera présent pour faire avancer le collège pour TOUS les élèves, avec TOUS les personnels.