Face à l’intensification des épisodes caniculaires, le bâti scolaire doit muer

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Les records de chaleur observés en 2014, 2018 et 2019 pourraient être battus en 2020. En effet, après avoir mesuré que le printemps 2020 était le 2ème printemps le plus chaud de l’histoire, MétéoFrance prévoit un été plus chaud et plus sec que la normale dans le sud de l’Europe.
 
Ainsi, la répétition et l’intensité d’épisodes caniculaires ont conduit le le Haut Conseil à la Santé Publique (HCSP) à mener une étude pour définir les mesures à adopter en cas de chaleur extrême dans le cadre scolaire, autrefois épargné par de tels phénomènes, qui désormais ne se produisent plus seulement au coeur de l’été. Rappelons qu’en 2019, les épreuves terminales du DNB ont dû être repoussées et de nombreuses écoles ont été temporairement fermées.
 
Dans un avis rendu public le 1er juin 2020, le HSCP recommande « d’adapter les bâtiments scolaires avec des solutions transitoires simples, de former les personnels et les parents avant l’arrivée de ces épisodes  ».
 
La recherche a établi que les enfants étaient plus fragiles que les adultes face aux épisodes de canicule. Devant l’intensité des épisodes de chaleur extrême, il est donc important que l’Éducation nationale soit en mesure d’agir rapidement afin de prévenir des risques sanitaires à l’intérieur des écoles. En attendant les résultats d’un travail plus global, l’avis du HCSP a pour but de mettre en lumière des recommandations pour l’été 2020, de manière à éviter des fermetures d’écoles, qui déplacent et amplifient les dangers. En effet, la fermeture des écoles en période de canicule fait craindre à l’institution une recrudescence des noyades à l’occasion de baignades destinées à se rafraîchir, et pas forcément sous la surveillance des parents lorsque ces derniers travaillent.
 
« Considérant que les enfants seraient probablement mieux protégés à l’école que chez eux si l’établissement scolaire est préparé, équipé, organisé pour faire face à une canicule, le GT du HCSP a remis en cause le principe de la fermeture généralisée des écoles primaires au profit d’une préparation des établissements à la protection des enfants pendant les vagues de chaleur.  »
 
Voici les différentes recommandations :
  • Recommandation 1 :
    Préparer les équipes enseignantes et aménager quelques pièces dans les bâtiments scolaires (ventilateurs, climatiseurs, points d’eau…) pour accueillir les élèves dans les meilleures conditions possibles. Si les parents sont disponibles pour accueillir leurs enfants et si les conditions de protection contre la chaleur sont meilleures à leur domicile, les absences peuvent être autorisées. Dans les écoles maternelles, un horaire aménagé doit permettre aux enfants de faire la sieste à leur domicile.
  • Recommandation 2 :
    Adapter rapidement les bâtiments scolaires avec des solutions transitoires simples : ventilation, ombrage, hydratation, etc
  • Recommandation 3 :
    Former les enseignants, les personnels en charge d’enfants et les parents aux mesures de prévention et aux signes d’alerte Il s’agit de préparer les enseignants et le personnel de l’éducation nationale, ainsi que les parents, à prévenir les conséquences de ces épisodes de canicule, reconnaitre les signes d’alerte et les conduites à tenir.
  • Recommandation 4 :
    Mettre en œuvre des mesures pratiques générales pour limiter l’exposition à la chaleur.(Plan canicule)
  • Recommandation 5 :
    Aménager les horaires.
  • Recommandation 6 :
    Après la canicule, analyser les effets, le déroulement et l’efficacité de la stratégie intra-établissement.
L’avis du SE-Unsa
Pour le SE-Unsa, l’adaptation du bâti scolaire au réchauffement climatique est une nécessité. En France, le parc scolaire est vieillissant et majoritairement inadapté aux épisodes caniculaires : son évolution est un enjeu éducatif, mais aussi un enjeu de société car les sommes à investir sont considérables. Dans ce contexte, l’avis du HSCP a le mérite de reconnaître cette réalité et de proposer des pistes. Désormais, les pouvoirs publics doivent s’engager dans l’inévitable mise à niveau des locaux scolaires : les personnels et les élèves, notamment ceux qui ont exercé dans de véritables étuves, attendent fermement que ça change.