Covid-19 : les femmes en première ligne
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Les métiers devenus vitaux en cette période de crise sanitaire sont bien souvent occupés par des femmes, des métiers habituellement ignorés, sous valorisés et mal rétribués. Il est urgent et important de les reconnaître à la hauteur de leur utilité et des compé- tences engagées. Les femmes sont notamment majoritaires dans les métiers du commerce, de la santé, de l’éducation et de l’hygiène. En cette période, ces métiers indis- pensables sont aussi particulièrement exposés.
Ainsi, les femmes représentent 87 % des infirmiers, 91 % des aides-soignants mais également 97 % des aides à domicile. Elles représentent également 73 % des agents d’entretien, profession permettant de sécuriser tous les locaux. En outre, elles sont 76 % des caissiers et vendeurs qui donnent la possibilité de se procurer le nécessaire à la vie quotidienne. De même, elles représentent près de 99 % des assistants maternels dont certains continuent à garder en nombre limité les enfants des personnes ne pouvant pas exercer leur profession à distance. Enfin, elles représentent 71 % des ensei- gnants et ont donc assuré la continuité pédagogique en télétravail ou en présentiel.
Par ailleurs, à tâche égale, les femmes subissent davantage le poids de la précarité financière en raison du déséquilibre de plus de 20 % qui persiste avec les salaires masculins. En effet, elles recourent tout d’abord quatre fois plus que les hommes au temps partiel, souvent subi afin de pouvoir articuler leur vie professionnelle et leur vie familiale. Ce faible niveau de rémunération est d’autant plus pénalisant pour les nombreuses femmes qui se retrouvent en situation de monoparentalité.
À ces métiers essentiels et souvent peu rémunérés s’ajoute la réalisation des tâches domestiques et familiales qui n’ont pas diminué ces dernières semaines, bien au contraire ! Elles se sont cumulées au travail en présentiel ou au télétravail. Pour changer la donne, les applaudissements à 20 h et l’attribution de médailles ne suffiront pas.
La reconnaissance de ces métiers, dits féminins, doit passer par une revalorisation financière. Cela passera également par la lutte contre les idées reçues qui suggèrent qu’il est dans la nature des femmes de s’occuper des autres à peu de frais. Enfin, l’École doit poursuivre son engagement contre les stéréotypes afin de lutter contre les inégalités de genre dans notre société qui construisent des inégalités de destin.