La réforme et les langues vivantes

| popularité : 2%

L’enseignement des langues vivantes, dans la réforme du collège, cristallise tensions et paradoxes. Un rapport de l’Inspection générale (2014-12) fait le point sur la situation des classes européennes, des sections bilangues, et plus largement sur la place des langues vivantes dans le système éducatif, éclairant les enjeux de la réforme.

Pour le ministère, les langues vivantes sont valo­risées. De manière effective, grâce à l’action du SE-Unsa dont les demandes ont été suivies par la ministre, les horaires de Lv1 sont main­tenus (13 heures) et ceux de Lv2 augmentés (7,5 heures au lieu de 6 heures). L’enseignement de la Lv2 à partir de la 5e permet un apprentissage avancé, et sur toute la durée du cycle 4. En parallèle, le ministère a décidé de supprimer à la fois les classes européennes et les sections bilangues, sauf quand la continuité d’un apprentissage entre l’école et le collège est menacée. Il s’agit bien au final d’augmenter et de concentrer les moyens d’enseignement pour tous les élèves. De manière concrète, un collège peut, en 2016, mettre en œuvre pour tous les élèves des «projets européens» en créant des Enseignements pratiques interdisciplinaires de langues vivantes, sur le cycle 4, en utilisant les marges-profs pour déve­lopper le travail de groupe.

Cette nouvelle organisation suscite des crispations et des inquiétudes, notamment chez les professeurs d’allemand, inquiets par la disparition des classes bilangues.
En suivant les recommandations du rapport, le SE-Unsa souhaite une rationalisation de la carte des sections bi-langues en 6e, sous pilotage académique fort. Les établissements d’éducation prioritaire doivent être priorisés pour y maintenir une mixité sociale. La carte académique des langues vivantes doit permettre de construire des parcours linguistiques, et garantir une continuité et une offre, du Cp à la terminale. Le SE-Unsa ajoute à cela la nécessité de prendre en compte la situation réelle des personnels. Les postes d’allemand promis par la ministre doivent être effectivement créés. Ce travail national et académique doit être engagé rapidement. Le SE-Unsa y veillera.
 

Retrouvez sur notre blog École de demain la version longue de cet article.